Les troubles dissociatifs

Les troubles dissociatifs reposent sur le mécanisme de la dissociation.

La dissociation c’est quoi au juste?

Sensation de dépersonnalisation

La dissociation est un mécanisme de défense qui se traduit par une mise à distance émotionnelle, une anesthésie émotionnelle. Ainsi, la personne se sent comme anesthésiée, elle a l’impression de ne plus rien ressentir. « J’ai l’impression d’être vide » disent certains patients.

On sait maintenant que c’est une réponse adaptative de survie face à un traumatisme. Le cerveau droit et le cerveau gauche se « scindent », ce qui permet de continuer à fonctionner sans avoir conscience d’avoir été traumatisé.

La dissociation nous permet de nous distancier de ce qui est trop difficile à vivre pour nous. En conséquence nous pouvons continuer à fonctionner de façon à peu près normale.

La dissociation est un mécanisme de défense cela signifie que c’est un processus complétement naturel et qui va se déclencher en cas de « débordement » de notre système nerveux. Il s’agit donc d’un mécanisme neurobiologique de survie, déclenché pour échapper à un stress extrême que le cortex cérébral ne peut supporter.

En somme, la dissociation est un processus naturel face au traumatisme. Ce processus repose sur la capacité du cerveau humain à se séparer ou se compartimenter.

En effet, pour préserver les fonctions vitales de l’organisme, le cerveau « coupe » toutes les fonctions non-vitales. Le circuit émotionnel est donc très vite désactivé. D’où la sensation d’être spectateur de sa vie…

Les troubles dissociatifs: comment cela se manifeste?

Les troubles dissociatifs constituent un large éventail de symptômes, de légers à sévères, de temporaires à chroniques.

La dissociation peut donner l’impression d’être absent, d’être là sans être là, d’être à coté de soi, d’être dans le brouillard, spectateur de sa vie, à côté de « ses pompes »…

Les personnes dissociées se sentent « vides ». Elles semblent détachées et indifférentes. Souvent la personne dit se sentir « comme spectateur » de sa vie.

Plusieurs types de dissociation existent

  • Amnésie dissociative
  • Fugue dissociative
  • Trouble de dépersonnalisation/déréalisation
  • Trouble dissociatif non-spécifique
  • Trouble de l’identité (TDI)

Les troubles dissociatifs: les conséquences?

  • Difficulté dans la gestion des émotions. Réagir trop vivement ou à l’inverse avec trop de détachement
  • Présence d’émotions et de désirs souvent contradictoires. Par exemple: ressentir en même temps, l’envie de faire du mal à son compagnon et une peur effroyable de vivre sans lui
  • Impression de ne pas être comme les autres, de ne pas être normal
  • Se sentir comme en pilotage automatique: « Je ne veux pas faire ça, je sais que c’est une erreur et je le fais quand même! »
  • Oublier une partie de la journée, ou comment on est arrivé là, ou qui est cette personne qui me dit bonjour…
  • Difficultés importantes de concentration et d’attention
  • Impression de ne pas être soi-même la plupart du temps
  • Sentiment de planer, d’être « à coté de ses pompes », de ne pas être vraiment là…

Est-ce que c’est mal de dissocier?

Non, comme nous l’avons vu précédemment c’est un processus dont nous avons besoin en cas de situation extrême. Il nous permet de traverser des moments insupportables. Donc, heureusement que nous avons cette capacité-la.

En fait, notre système nerveux éteint certaines zones du cerveau pour que nous puissions survivre, pour que nous puissions continuer à fonctionner à peu près normalement. La dissociation permet la mise à distance de certains évènements violents, traumatiques, des abus, des agressions, mais aussi de la maltraitance et/ou de négligence que nous avons pu vivre dans notre enfance par exemple.

Ainsi, une partie de nous peut continuer à fonctionner comme si nous n’avions pas vécu ces moments difficiles. Un enfant peut ainsi aller à l’école, jouer avec ses camarades et se comporter « normalement » alors qu’à la maison il y a de la violence. Un adulte peut fonctionner adéquatement au travail alors qu’il ne gère rien dans sa vie personnelle par exemple.

En définitive, la dissociation permet de survivre, et dans ce sens c’est positif. En revanche c’est un mécanisme de défense très couteux. Il maintient notre système nerveux en état de survie.

Or être en état de survie alors qu’il n’y a plus de danger provoque des réactions, des émotions, des pensées qui ne sont pas adaptées au contexte actuel.

Comment traiter les troubles dissociatifs?

Les maltraitances, les traumatismes, la négligence subit dans l’enfance, les expériences difficiles peuvent affecter le fonctionnement du système nerveux humain. La neuroception (perception du danger et de la sécurité) est alors perturbée. Cela signifie que le SNA (système nerveux autonome) a une perception erronée du danger. De ce fait, l’individu est en hypervigilance, dans une état de survie alors qu’il n’y a pas réellement de danger. Ou à l’inverse, le système nerveux ne perçoit pas le danger alors qu’il est réel et donc n’enclenche pas les réactions défensives adéquates.

Ainsi, il est évident que la parole ne suffit pas à traiter les troubles dissociatifs. Le traumatisme est inscrit dans le corps. C’est à dire que le corps porte les traces des événements passé. Ces traces ne sont pas accessibles à la parole.

Les thérapies adaptées sont celles qui prennent en compte le corps

Le modèle InCorporer

Le modèle InCorporer est pertinent pour travailler sur les traumatismes, les troubles dissociatifs et les troubles de l’attachement.

Son fondateur Julien Baillet est psychologue du développement. Il a crée ce modèle intégratif en 2019. Ce modèle a pour objectif la réparation du système nerveux et la reconnexion. Il permet de travailler évidement sur le psychisme, mais aussi et c’est ça qui est novateur, sur le système nerveux. La place du corps est primordiale dans cette approche thérapeutique.

Interview de Julien Baillet

Le modèle Incorporer permet de réparer le système nerveux

Quel est le rôle du système nerveux autonome?

Ensemble du système nerveux de l'homme
Représentation du système nerveux humain

Le système nerveux autonome (SNA) est un réseau complexe de neurones qui régissent plusieurs fonctions du corps:

  • la coordination des muscles
  • la gestion des informations sensorielles
  • la régulation des organes et des cellules

Il recueille des informations, les traite et envoie à son tour des informations.

Les données de la recherche en neurosciences montrent très clairement que les traumatismes et la violence (physique, sexuelle, émotionnelle), la maltraitance, la négligence, les humiliations, les réprimandes déplacées, les jugements parentaux altèrent le système nerveux et les connexions neuronales.

La neuroception est alors perturbée: le sentiment de sécurité intérieur est altéré. Par conséquent la capacité d’adaptation, la capacité à faire face au stress, la régulation des émotions, mais aussi la confiance en soi, l’estime de soi, la capacité à faire des choix, à agir, à développer et entretenir de bonnes relations avec les autres… sont diminuées.

Les approches liées au développement personnel, la plupart des psychothérapies font l’impasse sur le fonctionnement du système nerveux. Or, par exemple, travailler sur les fausses croyances que nous pouvons avoir sur nous-même ou sur les autres ne sert pas à grand chose tant que notre système nerveux déclenche un signal de danger. Le système nerveux va de façon complétement automatique (hors de la conscience) déclencher une réaction de survie. Cette réaction de défense peut être : le combat, la fuite, le figement ou encore la soumission. Nous n’avons alors pas de recul par rapport à ce qui se passe. Nous agissons en réaction à ce qui se passe.

Que permet le modèle InCorporer?

Réapprendre à notre système nerveux à différencier une situation réelle de danger et une situation ressentie comme telle, bien que non dangereuse. Cela nécessite un travail très spécifique, que permet le modèle InCorporer.

Le système nerveux enclenche des réactions défensives parce qu’une part de nous se sent en danger (d’agression, d’abandon, de rejet, d’humiliation etc.) comme cela à pu être le cas dans l’enfance.

Par exemple: adulte nous sommes inhibés, nous nous « écrasons » comme nous avons appris à le faire face à un parent violent quand nous étions enfant. C’était alors une stratégie d’adaptation pertinente et efficace à l’époque. Le problème est que cette réaction défensive continue de se déclencher alors que nous sommes maintenant adulte, en présence de notre supérieur hiérarchique, un voisin un peu trop bruyant, un commerçant pas très sympa…. Et nous nous déprécions pour notre comportement que nous trouvons lâche…

Comprendre d’où cela vient ne suffit pas à changer. Pour enclencher des changements durables, il est nécessaire de donner de nouvelles informations au système nerveux. Le SNA traitera ces nouvelles informations et ne déclenchera plus de réaction de défense, puisque le contexte a changé. Progressivement cela donnera lieu à des ressentis, des émotions, en lien avec de la sécurité. nos comportements seront alors beaucoup plus adaptés. C’est à dire, en adéquation avec ce qui se passe réellement là maintenant.

Pour en revenir à notre exemple: je peux donc aller parler à mon supérieur hiérarchique sans être dans un état de stress démesuré.

Les bénéfices du modèle InCorporer

  • Moins de jugement sur soi ainsi que sur les autres
  • Moins de culpabilité, grâce à une meilleure compréhension de nos réactions et de celles des autres
  • Fin des ruminations
  • Davantage d’énergie
  • Moins de procrastination, plus d’action
  • Trouver sa place
  • Poser des limites aux autres, savoir dire non sans culpabiliser
  • Apaisement à l’intérieur de soi
  • Liberté d’être soi

La place du corps en thérapie

Lien entre corps et psychisme

Il est communément admis que lorsqu’on va voir un psy, c’est pour parler… S’il est vrai que la parole est le vecteur de communication principal, le corps exprime lui aussi des choses subtiles par le langage corporel.

S’intéresser au corps en psychothérapie devient une évidence.

Pourquoi prendre en compte le corps en thérapie?

En réalité, le corps et la psyché ne font qu’un! Ils sont interdépendants et communiquent constamment ensemble.

Le corps garde des traces du passé, sous la forme de ce que l’on appelle les mémoires implicites. Ces mémoires implicites sont des traces en nous, de ce que nous avons vécu. C’est à dire, que notre corps porte l’inscription des blessures émotionnelles du passé, de notre enfance.

Ces mémoires corporelles sont parfois réactivées (réveillées) par des événements de la vie quotidienne. Lorsque c’est le cas, alors nous ne comprenons généralement pas ce qui se passe en nous. En effet, notre conscient n’arrive pas à faire le lien, entre ce qui se passe dans le présent et le passé.

Ces mémoires corporelles ne sont pas accessibles au langage verbal, à la parole. C’est pourquoi le moyen de communication approprié est le corps lui-même. Le corps porte les blessures du passé et les traumatismes.

Comment s’exprime le corps?

Le corps s’exprime par des sensations mais aussi par des contractures, des courbatures, des douleurs, des symptômes physiques comme des spasmes par exemple.

Par l’intermédiaire de notre posture, de notre positionnement dans l’espace, la place que nous prenons dans une pièce, par nos gestes, nos attitudes…le corps parle de nous, de nos relations avec les autres et avec nous même.

Toutes ces informations viennent compléter les informations verbales. Et elles viennent aussi éclairer sur les blocages, les difficultés.

En effet, parler est nécessaire pour aller mieux…mais c’est loin d’être suffisant.

Concrètement c’est quoi une approche psychocorporelle?

Régulièrement je vous ramènerai à la dimension corporelle par l’intermédiaire de votre respiration, de vos sensations et de la conscience d’être là, ici et maintenant. Vivre l’instant présent, n’est possible que si nous pouvons être pleinement conscients de ce qui se passe autour de nous et en nous, maintenant. Cela implique d’être connecté à soi-même.

Cette conscience se développe, se cultive. Comment? En étant en lien avec notre respiration, nos sensations, nos émotions, et donc de plus en plus en connexion avec soi-même.

En fonction des objectifs de travail, que nous définissons ensemble au cours des premiers entretiens, certaines séances peuvent se passer debout, allongé sur un tapis de sol à faire des exercices.

Le modèle InCorporer met le corps au centre de la thérapie et travaille à la réparation du système nerveux.

Le trouble de la personnalité borderline

Jeune femme débordée par ses émotions. Elle souffre d'une grande instabilité émotionnelle, un des symptôme de la personnalité borderline

Le trouble de la personnalité borderline touche environ 2% de la population en France (10% pour les divers troubles de la personnalité). Le trouble débute généralement à la fin de l’adolescence ou au début de l’âge adulte.

La personnalité s’exprime par la façon de réagir aux situations dans lesquelles nous nous trouvons. Ainsi, notre manière d’être se construit de façon précoce, dans les interactions avec l’environnement, les proches, mais aussi, en fonction de notre tempérament (la part biologique de nous-même).

Les traits de personnalité sont notre façon de penser, de réagir, de percevoir les autres et ce qui nous arrive. Ces traits sont généralement assez stables dans le temps.

Toutefois, certaines caractéristiques de la personnalité, sont parfois plus rigides, et peuvent perturber la qualité de notre relation aux autres. Les relations sociales et professionnelles sont alors difficiles, conflictuelles.

Le trouble de la personnalité borderline

Ce trouble de la personnalité borderline se développe à partir d’une sensibilité spécifique qui se manifeste à 3 niveaux:

  • Une hyperréactivité aux stimulations de l’environnement, ce qui entraine des réactions parfois disproportionnées
  • Une intensité de la réaction émotionnelle, ce qui donne naissance à des émotions souvent très/trop fortes
  • Une lenteur de l’apaisement de cet état émotionnel intense. Ainsi, la personne va rester dans cet état émotionnel fort, plus longtemps que la plupart des gens

C’est pourquoi, une personne souffrant d’un trouble de la personnalité borderline, a tendance à sur-réagir dans certaines situations.

Les relations affectives, amoureuses, les relations au travail sont souvent difficiles à gérer.

Les situations générant du stress sont également difficiles à appréhender. Comme par exemple, le stress lié au travail, passer des examens… etc.

Pour tenter de trouver de l’apaisement, une personne souffrant d’un trouble de la personnalité borderline, a tendance à avoir une consommation abusive d’alcool et/ou autres produits.

C’est pourquoi, des problématiques addictives sont fréquentes chez les personnes présentant ce type de trouble.

Ce mode de réactions intenses, entraine une souffrance importante, une dévalorisation de soi et souvent, des relations avec les autres qui sont difficiles voire explosives.

Cette souffrance est telle, que le risque suicidaire est important. 60 à 70% des personnes souffrant d’un trouble de la personnalité borderline font des tentatives de suicide.

Les autres troubles de la personnalité

Les troubles de la personnalité:

  • narcissique
  • dépendante
  • histrionique
  • évitante
  • obsessionnelle-compulsive
  • paranoïaque
  • schizotypique
  • schizoïde
  • antisocial

Quel type de thérapie est adapté pour la prise en charge de ses troubles?

La thérapie des schémas est adaptée pour le traitement des troubles de la personnalité. D’ailleurs, elle a été développée par Jeffrey Young pour traiter ce type de difficultés. En effet, les thérapies comportementales et cognitives (TCC) se sont révélées, à elles seules, insuffisantes pour la prise en charges de ces troubles.

Par ailleurs, la thérapie EMDR peut également être adéquate pour dépasser les traumatismes souvent présents dans la vie des personnes souffrant d’un trouble de la personnalité, notamment borderline.

Le modèle InCorporer est particulièrement adapté également.

L’anxiété et les troubles anxieux

Femme angoissée sur un quai de métro. Crise d'angoisse, attaque de panique

L’anxiété et les troubles anxieux sont fréquents: 3 à 5% de la population française souffre de troubles anxieux.

L’anxiété est un état émotionnel traduisant une inquiétude, une peur, qui correspond à un anticipation d’un danger ou d’un problème à venir. Bien que son ressenti soit désagréable (peur, inquiétude, stress) cette émotion est normale. Elle est d’ailleurs inhérente à la vie.

Toutefois, parfois cette émotion s’avère disproportionnée et envahissante. Elle se cristallise alors en un trouble. On parle alors de trouble anxieux. Il y a un continuum de la simple inquiétude à l’angoisse.

L’anxiété est une émotion souvent ressentie comme désagréable. Elle correspond à l’attente plus ou moins consciente d’un danger, ou d’un problème à venir.

A quoi sert l’anxiété?

Comme toute les émotions, elle est utile. Et ce, malgré son ressenti désagréable. Elle nous alerte sur les situations à risques et sur les dangers. En effet, il est tout à fait normal de ressentir de l’anxiété lorsque l’on décide de quitter son emploi, par exemple.

le souci, l’inquiétude, l’anxiété sont des alertes qui nous permettent de limiter les prises de risques.

  • Trop peu d’anxiété, nous amènerait à prendre trop de risque. Ce qui pourrait nous mettre en danger.
  • Trop d’anxiété nous inhibe et nous épuise.

Quels sont les principaux troubles anxieux?

  • Attaques de panique/trouble panique, crise d’angoisse
  • Agoraphobie
  • TOC (trouble obsessionnel compulsif)
  • TAG (trouble anxieux généralisé), « maladie du soucis »
  • Phobies
  • Phobie sociale
  • Etat de stress post-traumatique (traumatisme)

Comment traiter l’anxiété et les troubles anxieux?

Pour traiter l’anxiété et les troubles anxieux, une prise en charge médicamenteuse peut s’avérer nécessaire, pour calmer les manifestations somatiques. Cela dépend de l’intensité de ces dernières.

Pour traiter ces différents troubles liés à l’anxiété, les thérapies comportementales et cognitives sont particulièrement recommandées, du moins en première intention.

L’anxiété excessive résulte d’une anticipation exagérée du futur. En effet, les personnes qui « vivent » dans le futur sont anxieuses. Se projeter dans le futur est en général une façon d’essayer d’anticiper les difficultés. Or, il n’est pas possible de contrôler des événements futurs, qui par définition n’existent pas encore. cette tentative de contrôle qui échoue, génère de l’anxiété.

Les thérapies comportementales et cognitives

Avec les TCC, les pensées automatiques dysfonctionnelles, les croyances erronées vont être travaillées. L’intensité de l’émotion va diminuer grâce à l’exposition progressive à ce qui génère cette anxiété. Des comportements nouveaux, adaptés, vont être développés.

Les thérapies comportementales et cognitives reposent sur le postulat que l’anxiété (ou le trouble anxieux) est la conséquence de pensées automatiques dysfonctionnelles, de croyances négatives et de comportements inadaptés.

Le thérapeute va donc aider le patient à travailler sur ses pensées et fausse croyances. L’exposition progressive à la situation anxiogène entrainera progressivement une habituation à cet état émotionnel puis, une extinction de cette anxiété dysfonctionnelle. Enfin, patient et thérapeute travailleront à la mise en place de nouveaux comportements, plus adaptés.

La thérapie EMDR

L’anxiété et les troubles anxieux peuvent être concomitants à un événement particulier comme par exemple un accident, une agression…

En thérapie EMDR, les croyances ne sont pas considérées comme étant la cause du trouble, mais comme les conséquences, les symptômes.

L’expérience de cet événement très anxiogène a été si dérangeante que le traitement de l’information a été perturbé. Les informations n’ont pas été retraitées adéquatement et constituent donc des réseaux de mémoire dysfonctionnels.

La thérapie EMDR va permettre de travailler sur ces réseaux de mémoire dysfonctionnels. Les informations vont progressivement pouvoir être retraitées et donc rangées dans les souvenirs. Les souvenirs aussi pénibles soient-ils, ne génèrent pas d’émotion forte, ni de sensation physique.

La thérapie des schémas

 Ici, l’anxiété n’est plus réactionnelle à des situations difficiles, mais elle devient un trait de caractère (ou un trait de personnalité). C’est à dire que l’anxiété est un façon d’être. Par exemple, ce sont des personnes qui prévoient toujours le pire, ou des personnes qui sont dans l’anticipation constante et qui pensent:  » que va-t-il se passer ensuite?… »

Il n’y a pas ici de situation particulière qui déclenche l’anxiété, c’est davantage comme une façon d’être. Ces personnes ont un schéma de peur (schéma de Danger/Vulnérabilité).

Femme très anxieuse, soulise à un stress, un sentiment d'étrangeté et une sensation de vertige

Le traumatisme ou ESPT

Représentation d'une personne qui souffre de traumatisme. Des idées noires encombrent son psychisme

Le traumatisme ou état de stress post-traumatique résulte de situations ou d’événements que notre psychisme ne peut intégrer (« digérer »).

En effet, certains événements de vie, peuvent avoir un impact traumatique et engendrer des symptômes très invalidants.

Plus l’événement est soudain, menaçant, violent, inimaginable, impensable, plus le risque est important que notre psychisme soit « débordé ».

Après un choc très intense (agression, attentat, prise d’otage, harcèlement, violence, maltraitance, catastrophe naturelle, incendie, etc.), il est normal de développer des symptômes particuliers. Cependant, la violence et le caractère impensable de l’événement ne sont pas des caractéristiques toujours présentes. Il arrive que certains événements, en apparence anodins, puissent avoir un impact traumatique.

Notre psychisme a des capacités d’auto-guérison, comme notre corps d’ailleurs. La plus part du temps, le psychisme parvient à intégrer, à « digérer » la situation difficile avec le temps. Toutefois, il arrive que ces capacités soient débordées, et les éléments de la situation difficile ne sont alors pas traités (donc pas rangés). Ceci explique qu’une personne qui souffre de traumatisme, revit les événements comme s’ils avaient eu lieu la veille.

Quels sont les symptômes du traumatisme ?

Femme très anxieuse, soulise à un stress, un sentiment d'étrangeté et une sensation de vertige
  • Des flashs de l’événement (sous forme visuelle ou auditives)
  • De l’anxiété
  • La dépression
  • Une hypersensibilité à tout ce qui se passe
  • De la peur
  • De l’irritabilité
  • Des troubles du sommeil (difficultés à s’endormir, ou réveils nocturnes)
  • Des cauchemars
  • Le sentiment d’être différent
  • Le sentiment que personne ne peut comprendre
  • Etc.

Ces manifestations sont tout à fait normales, compte-tenu du contexte, qui lui, est anormal.

Le psychisme et le corps tentent de s’adapter. Avec le temps, ces symptômes s’estompent petit à petit.

Toutefois, parfois le psychisme ne parvient pas à réguler, à « digérer » et les symptômes s’inscrivent dans le temps. On parle alors d’ESPT (Etat de Stress Post-Traumatique) ou traumatisme au sens psychologique.

Malheureusement, passé quelques semaines ou quelques mois, ces symptômes ne disparaitront plus. Consulter un thérapeute spécialisé sera nécessaire pour traiter le traumatisme.

Quel type de thérapie est adapté ?

D’après les spécialistes 20 à 40% des personnes ayant vécu des événements « hors du commun » vont développer un ESPT. Une aide psychologique adaptée va être alors indispensable.

La thérapie EMDR est particulièrement recommandée par l’OMS (organisation Mondiale de la Santé) et l’HAS (Haute Autorité de Santé en France) pour traiter les traumatismes.

La maltraitance physique et/ou psychologique dans le couple, dans l’enfance, au travail… peuvent également avoir un impact traumatique.

L’EMDR est une psychothérapie adaptée pour traiter tous les types de traumatismes (récent ou ancien).

Sculpure en hommage aux victimes des attentats de Paris et Saint-Denis le 13/11/2015
Bouquet de Tulipes. Jeff KOONS

Le modèle InCorporer est particulièrement performant pour travailler sur les traumatismes car il permet au système nerveux de traiter de nouvelles informations.

La thérapie EMDR

Retraitement des informations obtenu par la stimulation des yeux

La thérapie EMDR qu’est-ce que c’est?

La thérapie EMDR est fondée sur des bases scientifiques et neurobiologiques. En 1987, Francine SHAPIRO, psychologue américaine et membre du Research Institude de Palo Alto, a découvert cette approche psychothérapeutique.

A l’origine, on utilisait la thérapie EMDR pour traiter les personnes traumatisées. Les choses ont beaucoup évoluées et la thérapie EMDR est  aujourd’hui, une thérapie émotionnelle très efficace également dans le traitement de l’anxiété, de la dépression, de la confiance en soi…

Le principe de base de la thérapie EMDR est le retraitement de l’information. Le thérapeute stimule ce retraitement de l’information par les mouvements oculaires.

Le terme EMDR signifie en français: intégration neuro-émotionnelle par le traitement adaptatif de l’information.

L’acronyme EMDR signifie en français: thérapie de désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires.

Quelles sont les indications de la thérapie EMDR?

  • Les traumatismes et les souvenirs perturbants. Cela peut advenir après un attentat, une agression, un braquage, le décès d’un proche, dans un contexte de harcèlement moral, de maltraitance, après la perte de son emploi, un divorce, des humiliations à l’école…
  • Les cauchemars
  • Les flashs de la situation
  • Les douleurs
  • Le deuil
  • L’anxiété
  • La dépression
  • Les phobies
  • Les attaques de panique
  • Les problèmes de somatisation
  • Le manque d’estime de soi
  • Le manque de confiance en soi

Par ailleurs, la thérapie EMDR permet également de travailler sur les croyances négatives, les croyances limitantes que l’on peut avoir sur soi-même.

La thérapie EMDR, comment ça marche?

Le principe de base est la stimulation bilatérale alternée. On active ce type de stimulation par:

  • Le mouvement des yeux (suivre les doigts du thérapeute ou un signal lumineux)
  • Le tapotement des genoux par le thérapeute (taping)
  • Des vibrations dans les mains à l’aide d’un petit appareil

La stimulation bilatérale (le plus souvent par les mouvements oculaires) permet d’activer le système de traitement de l’informationAinsi, les réseaux de mémoire dysfonctionnels peuvent ainsi être travaillés. La relance du traitement des informations va permettre de couper le lien entre le souvenir de l’expérience et l’émotion négative qui y est associée. C’est une nouvelle programmation de l’information, moins chargée émotionnellement.

Pour mieux comprendre la thérapie EMDR

Il existe en chacun de nous un processus naturel de guérison des traumatismes. Notre corps dispose de la capacité de réparer les blessures, à condition qu’elles ne soient pas trop importantes. Et bien, il en est de même pour le mental. Lorsque nous vivons un moment difficile, notre mental va « digérer » les événements pour nous permettre de continuer à fonctionner. Seulement, lorsque la « blessure », la perturbation, ou la difficulté est trop importante, le processus naturel de traitement de l’information est comme débordé. Le système se bloque. C’est ce qui peut se  passer, lors d’un attentat, d’une agression, d’une humiliation, d’un deuil…

Il est à noter que, chaque événement traumatique, mais aussi, douloureux, laisse une trace dans notre psychisme, ainsi que notre corps. Et ce, sous la forme d’un réseau de mémoire « dysfonctionnel ». Les réseaux de mémoire se réactivent à notre insu, dans différentes situations, sans que nous puissions faire une  lien direct. Et là nous sommes alors comme « activé ».

Le mécanisme naturel de guérison des traumatismes, repose sur le retraitement des informations dysfonctionnelles, au moyen d’une simulation bilatérale alternée. L’EMDR via la stimulation bilatérale alternée, permet d’activer le système de traitement de l’information. Les réseaux de mémoires dysfonctionnelles peuvent ainsi être travaillés. Dans la thérapie EMDR on parle de désensibilisation.

On ne changera pas les faits, ce qui s’est produit s’est produit. Mais on obtient une modification progressive des traces émotionnelles laissées par certains évènements. Ainsi, notre regard, notre ressenti concernant ces événements changent et par conséquent, la souffrance diminue.

« On ne peut ni changer, ni effacer le passé, mais on peut définitivement ne plus en souffrir. »

Jacques Roques, Guérir avec l’EMDR

Pourquoi parler n’est pas suffisant pour aller mieux?

Non seulement parler d’un traumatisme psychique n’aide pas à se sentir mieux, mais aggrave la situation. En racontant l’événement traumatique, la personne est replongée dans la situation. Cela lui fait revivre le traumatisme et donc réactive un état émotionnel très fort, sans que cela ne permette un retraitement des informations.

Parler du traumatisme n’est pas traiter le traumatisme. Le traumatisme est autant neurobiologique que psychologique. Les mécanismes en jeu sont inconscients, c’est pourquoi la verbalisation n’est pas appropriée. On ne peut pas parler de ce qui n’est pas conscient. La personne ne trouve pas les mots pour dire ce qu’elle vit. C’est de l’ordre du ressenti, du biologique et non de l’ordre du langage. La thérapie EMDR est émotionnelle, c’est pourquoi elle est particulièrement efficace ici.

Pour en savoir plus sur l’EMDR

Certains événements laissent un impact traumatique. Les traces de ces événements sont stockées dans des réseaux de mémoire. La stimulation bilatérale va permettre aux informations bloquées, de circuler à nouveau. C’est un processus similaire à ce qui se passe dans la phase paradoxale du sommeil (nous bougeons d’ailleurs les yeux de la même façon), les souvenirs sont retravaillés, les informations s’intègrent et perdent peu à peu leur effet de nuisance.

Le fait de bouger les yeux en même temps que l’on fait revenir le souvenir de l’événement, traumatique ou perturbant, permet de maintenir une distance avec l’événement.

Ce n’est pas le souvenir de l’événement qui change, mais son impact émotionnel. On ne changera pas les faits, ce qui s’est produit s’est produit. En revanche, avec la thérapie EMDR on obtient une modification progressive des traces émotionnelles laissées par certains événements. Ainsi, notre regard mais aussi notre ressenti concernant ces événements changent et par conséquent, la souffrance diminue.