Les troubles dissociatifs

Les troubles dissociatifs reposent sur le mécanisme de la dissociation.

La dissociation c’est quoi au juste?

Sensation de dépersonnalisation

La dissociation est un mécanisme de défense qui se traduit par une mise à distance émotionnelle, une anesthésie émotionnelle. Ainsi, la personne se sent comme anesthésiée, elle a l’impression de ne plus rien ressentir. « J’ai l’impression d’être vide » disent certains patients.

On sait maintenant que c’est une réponse adaptative de survie face à un traumatisme. Le cerveau droit et le cerveau gauche se « scindent », ce qui permet de continuer à fonctionner sans avoir conscience d’avoir été traumatisé.

La dissociation nous permet de nous distancier de ce qui est trop difficile à vivre pour nous. En conséquence nous pouvons continuer à fonctionner de façon à peu près normale.

La dissociation est un mécanisme de défense cela signifie que c’est un processus complétement naturel et qui va se déclencher en cas de « débordement » de notre système nerveux. Il s’agit donc d’un mécanisme neurobiologique de survie, déclenché pour échapper à un stress extrême que le cortex cérébral ne peut supporter.

En somme, la dissociation est un processus naturel face au traumatisme. Ce processus repose sur la capacité du cerveau humain à se séparer ou se compartimenter.

En effet, pour préserver les fonctions vitales de l’organisme, le cerveau « coupe » toutes les fonctions non-vitales. Le circuit émotionnel est donc très vite désactivé. D’où la sensation d’être spectateur de sa vie…

Les troubles dissociatifs: comment cela se manifeste?

Les troubles dissociatifs constituent un large éventail de symptômes, de légers à sévères, de temporaires à chroniques.

La dissociation peut donner l’impression d’être absent, d’être là sans être là, d’être à coté de soi, d’être dans le brouillard, spectateur de sa vie, à côté de « ses pompes »…

Les personnes dissociées se sentent « vides ». Elles semblent détachées et indifférentes. Souvent la personne dit se sentir « comme spectateur » de sa vie.

Plusieurs types de dissociation existent

  • Amnésie dissociative
  • Fugue dissociative
  • Trouble de dépersonnalisation/déréalisation
  • Trouble dissociatif non-spécifique
  • Trouble de l’identité (TDI)

Les troubles dissociatifs: les conséquences?

  • Difficulté dans la gestion des émotions. Réagir trop vivement ou à l’inverse avec trop de détachement
  • Présence d’émotions et de désirs souvent contradictoires. Par exemple: ressentir en même temps, l’envie de faire du mal à son compagnon et une peur effroyable de vivre sans lui
  • Impression de ne pas être comme les autres, de ne pas être normal
  • Se sentir comme en pilotage automatique: « Je ne veux pas faire ça, je sais que c’est une erreur et je le fais quand même! »
  • Oublier une partie de la journée, ou comment on est arrivé là, ou qui est cette personne qui me dit bonjour…
  • Difficultés importantes de concentration et d’attention
  • Impression de ne pas être soi-même la plupart du temps
  • Sentiment de planer, d’être « à coté de ses pompes », de ne pas être vraiment là…

Est-ce que c’est mal de dissocier?

Non, comme nous l’avons vu précédemment c’est un processus dont nous avons besoin en cas de situation extrême. Il nous permet de traverser des moments insupportables. Donc, heureusement que nous avons cette capacité-la.

En fait, notre système nerveux éteint certaines zones du cerveau pour que nous puissions survivre, pour que nous puissions continuer à fonctionner à peu près normalement. La dissociation permet la mise à distance de certains évènements violents, traumatiques, des abus, des agressions, mais aussi de la maltraitance et/ou de négligence que nous avons pu vivre dans notre enfance par exemple.

Ainsi, une partie de nous peut continuer à fonctionner comme si nous n’avions pas vécu ces moments difficiles. Un enfant peut ainsi aller à l’école, jouer avec ses camarades et se comporter « normalement » alors qu’à la maison il y a de la violence. Un adulte peut fonctionner adéquatement au travail alors qu’il ne gère rien dans sa vie personnelle par exemple.

En définitive, la dissociation permet de survivre, et dans ce sens c’est positif. En revanche c’est un mécanisme de défense très couteux. Il maintient notre système nerveux en état de survie.

Or être en état de survie alors qu’il n’y a plus de danger provoque des réactions, des émotions, des pensées qui ne sont pas adaptées au contexte actuel.

Comment traiter les troubles dissociatifs?

Les maltraitances, les traumatismes, la négligence subit dans l’enfance, les expériences difficiles peuvent affecter le fonctionnement du système nerveux humain. La neuroception (perception du danger et de la sécurité) est alors perturbée. Cela signifie que le SNA (système nerveux autonome) a une perception erronée du danger. De ce fait, l’individu est en hypervigilance, dans une état de survie alors qu’il n’y a pas réellement de danger. Ou à l’inverse, le système nerveux ne perçoit pas le danger alors qu’il est réel et donc n’enclenche pas les réactions défensives adéquates.

Ainsi, il est évident que la parole ne suffit pas à traiter les troubles dissociatifs. Le traumatisme est inscrit dans le corps. C’est à dire que le corps porte les traces des événements passé. Ces traces ne sont pas accessibles à la parole.

Les thérapies adaptées sont celles qui prennent en compte le corps

Les choses à savoir quand on décide de consulter un "psy"

Conseils pour choisir son « psy »

Il est difficile de s'y retrouver quand on veut consulter un "psy"

Choisir son « psy » lorsque l’on souhaite consulter est une des premières difficultés. Bien choisir son « psy » peut être difficile car il existe différents types de « psy », et plus de 400 thérapies différentes en France.

Avoir besoin de conseils pour s’y retrouver est donc tout à fait normal, tant la diversité des possibilités est vaste.

Conseil n°1 pour choisir son « psy »: Faire le point sur les différences entre les « psy »

La description des différences entre les professionnels ci-dessous, vous aidera à vous y retrouver

Le psychiatre

Le psychiatre est un médecin. Il a donc fait des études de médecine et a choisi ensuite, de se spécialiser en psychiatrie. Il est à même de poser un diagnostic et de prescrire un traitement médicamenteux. Etant donné qu’il est médecin, il y a une prise en charge des consultation par la Sécurité Sociale.

Certains psychiatres se sont formé à la psychothérapie après leurs études de médecine et sont donc à même, de proposer un travail de thérapie (mais ce n’est pas une généralité).

Le psychologue

Un psychologue lui, a suivi des études universitaires concernant les lois du fonctionnement humain et divers domaines de la psychologie. Pour obtenir le diplôme de psychologue, 5 années d’études sont nécessaires et validées par un Master 2 de psychologie (ou un DESS).

Le psychologue n’est pas médecin, donc il ,e prescrit pas de médicaments et les consultations ne sont pas prises en charge par la Sécurité Sociale (mais parfois par certaines mutuelles).

L’usage du titre de psychologue est protégé et réglementé par la loi (loi 85-772 du 25/07/1985). Tout psychologue doit faire enregistrer ses diplômes et s’inscrire au répertoire ADELI. On lui délivre alors un numéro ADELI.

La plupart des psychologues exerçant en libéral sont psychologues cliniciens. C’est à dire qu’ils ont suivi un parcours universitaire en psychologie clinique (d’autres champs existent, comme la psychologie du travail par exemple).

Le psychothérapeute

Le titre de psychothérapeute est protégé par une loi, depuis 2004. Il est désormais réservé aux médecins ou aux psychologues ayant suivis une formation à la psychothérapie (et ayant validé un certain nombre d’heures de stage).

Le psychopraticien

Un psychopraticien n’est ni médecin ni psychologue. Il est formé à une ou plusieurs thérapies ne nécessitant pas le titre de psychologue, ni de médecin.

C’est un titre non protégé par la loi, donc non réglementé.

Le psychanalyste

Un psychanalyste peut être médecin ou psychologue, ou pas.

Sa formation repose sur un travail d’analyse personnelle. C’est à dire que la personne apprend son métier en suivant elle-même une analyse, en tant que patient. Ce travail d’analyse personnelle s’accompagne généralement d’une formation plus théorique, sous forme de séminaires et de supervisions, dispensés par des sociétés psychanalytiques reconnues.

Conseil n°2 pour choisir son « psy »: Connaître les caractéristiques des principaux courants psychothérapeutiques

Il existe plus de 400 thérapies différentes en France. Donc il est important de connaître les caractéristiques des principaux courants de la psychothérapie. De plus, certaines approches sont recommandées par l’OMS(Organisation Mondiale de la Santé) et l’HAS (Haute Autorité de Santé, en France), dans la prise en charge de certains troubles.

Il est donc indispensable de vous renseigner sur le type de thérapie pratiqué par le professionnel que vous envisagez de consulter. La plupart des professionnel dispose d’un site Web, et parfois d’une Page Facebook ou autre, qu’il est toujours instructif de consulter. Cela vous donnera également des informations sur la personnalité de ce professionnel, en fonction des informations qu’il a choisi de mettre à disposition du public.

La psychanalyse et les thérapies dites « psychodynamiques »

Le patient est invité à s’allonger sur un divan (psychanalyse) et à aborder le sujet qu’il souhaite, sur le principe de la libre association. L’analyste intervient très peu. Lorsqu’il le fait, c’est en général sous la forme d’interprétations. La thérapie analytique se centre sur la prise en compte de l’Inconscient et de ses manifestations. On s’intéresse donc aux conflits psychiques, aux pulsions, mais aussi aux rêves, aux lapsus …

Les thérapies psychodynamiques proposent elles, un cadre de travail plus souple. Le professionnel intervient davantage pour guider le patient dans sa réflexion. Le patient n’est pas forcément allongé sur un divan, cela peut se faire en « face à face ».

Si je suis quelqu’un qui a du mal à parler, à mettre des mots sur les problèmes, je vais vite me sentir en difficultés dans ce type d’approche, où le thérapeute va très peu intervenir. Je vais parfois être confronté au silence. Si je suis quelqu’un qui a besoin d’être aidé (à l’aide de questions par exemple) je ne vais pas choisir ce type de thérapie, où je vais vite me sentir confronté à moi-même et seul.

A l’inverse, si je verbalise facilement, si je ne redoute pas le silence, si je souhaite avoir un espace pour réfléchir sur moi, je peux aller vers ce type de thérapie qui va me proposer un espace de liberté pour penser.

L’objectif ici est de comprendre:

  • pourquoi nous en sommes où nous en sommes
  • qui l’on est, pourquoi on fonctionne de cette façon
  • l’incidence de notre histoire familiale, dans nos choix, notre fonctionnement, nos difficultés…

Les indications de la thérapie analytique

Ce type de thérapie est indiqué pour progresser dans la connaissance de soi. C’est également une façon d’explorer la psyché, ce qui est une démarche très intéressante pour les « jeunes psys » par exemple.

Les Thérapies Comportementales et Cognitives (TCC)

Les thérapies comportementales et cognitives sont interactives. En effet ici, nous sommes dans une approche collaborative. Les interactions avec le thérapeute sont donc nombreuses. Le thérapeute aide le patient à mettre des mots sur ce qu’il vit, ressent et pense. De plus, la psychoéducation est importante dans les TCC. Le thérapeute explique les processus psychologiques, donne des définitions concernant le problème que je rencontre dans ma vie.

Nous établissons ensemble des objectifs de travail et la façon de les atteindre. Le travail est progressif et souvent je dois réaliser des exercices entre les séances pour m’entrainer à ce qui m’a été montré en séance.

Donc, si j’ai des difficultés à parler, le thérapeute me soutiendra en me posant des questions et en m’expliquant les mécanismes en jeu.

Ici, l’objectif est d’apprendre à fonctionner autrement, à dépasser ses difficultés, à développer de nouvelles habiletés.

Vous pouvez trouver des informations sur le site de référence: l’AFTCC

Les TCC sont recommandées dans le traitement de:

  • La dépression
  • Les troubles anxieux (crise d’angoisse, attaque de panique, agoraphobie, TAG, doutes etc.)
  • Les phobies, la phobie sociale (timidité, peur des autres)
  • Le stress
  • La souffrance au travail, burn-out
  • Les difficultés sexuelles

Toutefois, parfois les TCC atteignent leurs limites dans le traitement de la personnalité par exemple.

La thérapie des schémas

La thérapie des schémas est une thérapie émotionnelle. Elle repose sur les mêmes principes que les TCC. Elle permet de travailler sur des blessures profondes de l’enfance, sur la répétition des scénarios de vie. Le thérapeute est très présent, il explique, guide, soutient et participe au reparentage partiel du patient.

Indications de la thérapie des schémas

  • Les troubles de la personnalité
  • La dépression « chronique »: rechutes dépressives à répétition
  • L’anxiété
  • Les blessures de l’enfance
  • La répétitions de certains scénorios de vie, erreurs ou choix
  • Les difficultés relationnelles

L’EMDR

La thérapie EMDR permet de travailler sur des traumatismes, des blocages, des difficultés que l’on ne parvient pas à dépasser. Ce type de thérapie est émotionnel. C’est-à-dire qu’au cours de la thérapie notre ressenti va changer. L’objectif ici, n’est pas tant d’analyser ce qui se passe, que de se libérer de ses souffrances, se libérer du poids de son passé parfois.

L’association de référence est : EMDR France

Indications de la thérapie EMDR

  • Les traumatismes
  • Les souvenirs perturbants
  • Les cauchemars
  • L’anxiété, les attaques de panique
  • Les phobies
  • Les douleurs chroniques
  • Le deuil
  • Les problèmes de somatisation

Conseil n°3 pour choisir son « psy »: Faire confiance à son ressenti lors des premières consultations

Faire confiance à son ressenti lors des premiers rdv est important. Chaque « psy » est unique. Chaque « psy » a un style, une attitude, une personnalité… et il a été prouvé que cela influence autant, si ce n’est plus, les résultats thérapeutiques, que la thérapie elle-même.

Vous sentez-vous: écouté? regardé? entendu? compris? Le thérapeute cherche t-il à vous comprendre, à vous mettre à l’aise?… Cela est essentiel pour choisir son « psy ».

Un lien de confiance va devoir s’établir entre vous deux. Aussi il est important que vous vous sentiez à l’aise. Le lien de confiance va se tisser au cours des séances, il est rarement là d’emblée. Cependant, ce lien de confiance ne pourra pas s’établir si vous ne vous ne vous sentez pas à l’aise, écouté, compris, accepté, non jugé.

Lors des premiers rdv, ou même lors de la prise de rdv par téléphone, vous avez le droit de poser des questions à votre interlocuteur, sur sa formation, ses diplômes, sur les thérapies qu’il pratique, sur le prix des consultations, sur la façon dont il assure sa formation continue (supervision, séminaires d’approfondissement, accréditation…). Ce ne sont, normalement pas, des questions choquantes pour un « psy ». Il devra être à même de vous répondre simplement et sans gêne.

Le trouble de la personnalité borderline

Jeune femme débordée par ses émotions. Elle souffre d'une grande instabilité émotionnelle, un des symptôme de la personnalité borderline

Le trouble de la personnalité borderline touche environ 2% de la population en France (10% pour les divers troubles de la personnalité). Le trouble débute généralement à la fin de l’adolescence ou au début de l’âge adulte.

La personnalité s’exprime par la façon de réagir aux situations dans lesquelles nous nous trouvons. Ainsi, notre manière d’être se construit de façon précoce, dans les interactions avec l’environnement, les proches, mais aussi, en fonction de notre tempérament (la part biologique de nous-même).

Les traits de personnalité sont notre façon de penser, de réagir, de percevoir les autres et ce qui nous arrive. Ces traits sont généralement assez stables dans le temps.

Toutefois, certaines caractéristiques de la personnalité, sont parfois plus rigides, et peuvent perturber la qualité de notre relation aux autres. Les relations sociales et professionnelles sont alors difficiles, conflictuelles.

Le trouble de la personnalité borderline

Ce trouble de la personnalité borderline se développe à partir d’une sensibilité spécifique qui se manifeste à 3 niveaux:

  • Une hyperréactivité aux stimulations de l’environnement, ce qui entraine des réactions parfois disproportionnées
  • Une intensité de la réaction émotionnelle, ce qui donne naissance à des émotions souvent très/trop fortes
  • Une lenteur de l’apaisement de cet état émotionnel intense. Ainsi, la personne va rester dans cet état émotionnel fort, plus longtemps que la plupart des gens

C’est pourquoi, une personne souffrant d’un trouble de la personnalité borderline, a tendance à sur-réagir dans certaines situations.

Les relations affectives, amoureuses, les relations au travail sont souvent difficiles à gérer.

Les situations générant du stress sont également difficiles à appréhender. Comme par exemple, le stress lié au travail, passer des examens… etc.

Pour tenter de trouver de l’apaisement, une personne souffrant d’un trouble de la personnalité borderline, a tendance à avoir une consommation abusive d’alcool et/ou autres produits.

C’est pourquoi, des problématiques addictives sont fréquentes chez les personnes présentant ce type de trouble.

Ce mode de réactions intenses, entraine une souffrance importante, une dévalorisation de soi et souvent, des relations avec les autres qui sont difficiles voire explosives.

Cette souffrance est telle, que le risque suicidaire est important. 60 à 70% des personnes souffrant d’un trouble de la personnalité borderline font des tentatives de suicide.

Les autres troubles de la personnalité

Les troubles de la personnalité:

  • narcissique
  • dépendante
  • histrionique
  • évitante
  • obsessionnelle-compulsive
  • paranoïaque
  • schizotypique
  • schizoïde
  • antisocial

Quel type de thérapie est adapté pour la prise en charge de ses troubles?

La thérapie des schémas est adaptée pour le traitement des troubles de la personnalité. D’ailleurs, elle a été développée par Jeffrey Young pour traiter ce type de difficultés. En effet, les thérapies comportementales et cognitives (TCC) se sont révélées, à elles seules, insuffisantes pour la prise en charges de ces troubles.

Par ailleurs, la thérapie EMDR peut également être adéquate pour dépasser les traumatismes souvent présents dans la vie des personnes souffrant d’un trouble de la personnalité, notamment borderline.

Le modèle InCorporer est particulièrement adapté également.

L’anxiété et les troubles anxieux

Femme angoissée sur un quai de métro. Crise d'angoisse, attaque de panique

L’anxiété et les troubles anxieux sont fréquents: 3 à 5% de la population française souffre de troubles anxieux.

L’anxiété est un état émotionnel traduisant une inquiétude, une peur, qui correspond à un anticipation d’un danger ou d’un problème à venir. Bien que son ressenti soit désagréable (peur, inquiétude, stress) cette émotion est normale. Elle est d’ailleurs inhérente à la vie.

Toutefois, parfois cette émotion s’avère disproportionnée et envahissante. Elle se cristallise alors en un trouble. On parle alors de trouble anxieux. Il y a un continuum de la simple inquiétude à l’angoisse.

L’anxiété est une émotion souvent ressentie comme désagréable. Elle correspond à l’attente plus ou moins consciente d’un danger, ou d’un problème à venir.

A quoi sert l’anxiété?

Comme toute les émotions, elle est utile. Et ce, malgré son ressenti désagréable. Elle nous alerte sur les situations à risques et sur les dangers. En effet, il est tout à fait normal de ressentir de l’anxiété lorsque l’on décide de quitter son emploi, par exemple.

le souci, l’inquiétude, l’anxiété sont des alertes qui nous permettent de limiter les prises de risques.

  • Trop peu d’anxiété, nous amènerait à prendre trop de risque. Ce qui pourrait nous mettre en danger.
  • Trop d’anxiété nous inhibe et nous épuise.

Quels sont les principaux troubles anxieux?

  • Attaques de panique/trouble panique, crise d’angoisse
  • Agoraphobie
  • TOC (trouble obsessionnel compulsif)
  • TAG (trouble anxieux généralisé), « maladie du soucis »
  • Phobies
  • Phobie sociale
  • Etat de stress post-traumatique (traumatisme)

Comment traiter l’anxiété et les troubles anxieux?

Pour traiter l’anxiété et les troubles anxieux, une prise en charge médicamenteuse peut s’avérer nécessaire, pour calmer les manifestations somatiques. Cela dépend de l’intensité de ces dernières.

Pour traiter ces différents troubles liés à l’anxiété, les thérapies comportementales et cognitives sont particulièrement recommandées, du moins en première intention.

L’anxiété excessive résulte d’une anticipation exagérée du futur. En effet, les personnes qui « vivent » dans le futur sont anxieuses. Se projeter dans le futur est en général une façon d’essayer d’anticiper les difficultés. Or, il n’est pas possible de contrôler des événements futurs, qui par définition n’existent pas encore. cette tentative de contrôle qui échoue, génère de l’anxiété.

Les thérapies comportementales et cognitives

Avec les TCC, les pensées automatiques dysfonctionnelles, les croyances erronées vont être travaillées. L’intensité de l’émotion va diminuer grâce à l’exposition progressive à ce qui génère cette anxiété. Des comportements nouveaux, adaptés, vont être développés.

Les thérapies comportementales et cognitives reposent sur le postulat que l’anxiété (ou le trouble anxieux) est la conséquence de pensées automatiques dysfonctionnelles, de croyances négatives et de comportements inadaptés.

Le thérapeute va donc aider le patient à travailler sur ses pensées et fausse croyances. L’exposition progressive à la situation anxiogène entrainera progressivement une habituation à cet état émotionnel puis, une extinction de cette anxiété dysfonctionnelle. Enfin, patient et thérapeute travailleront à la mise en place de nouveaux comportements, plus adaptés.

La thérapie EMDR

L’anxiété et les troubles anxieux peuvent être concomitants à un événement particulier comme par exemple un accident, une agression…

En thérapie EMDR, les croyances ne sont pas considérées comme étant la cause du trouble, mais comme les conséquences, les symptômes.

L’expérience de cet événement très anxiogène a été si dérangeante que le traitement de l’information a été perturbé. Les informations n’ont pas été retraitées adéquatement et constituent donc des réseaux de mémoire dysfonctionnels.

La thérapie EMDR va permettre de travailler sur ces réseaux de mémoire dysfonctionnels. Les informations vont progressivement pouvoir être retraitées et donc rangées dans les souvenirs. Les souvenirs aussi pénibles soient-ils, ne génèrent pas d’émotion forte, ni de sensation physique.

La thérapie des schémas

 Ici, l’anxiété n’est plus réactionnelle à des situations difficiles, mais elle devient un trait de caractère (ou un trait de personnalité). C’est à dire que l’anxiété est un façon d’être. Par exemple, ce sont des personnes qui prévoient toujours le pire, ou des personnes qui sont dans l’anticipation constante et qui pensent:  » que va-t-il se passer ensuite?… »

Il n’y a pas ici de situation particulière qui déclenche l’anxiété, c’est davantage comme une façon d’être. Ces personnes ont un schéma de peur (schéma de Danger/Vulnérabilité).

La thérapie des schémas

Les clés de notre bien être son à l'intérieur de soi

La thérapie des schémas a été développée par Jeffrey YOUNG, un psychologue américain. Il est le fondateur et le directeur des Centres de thérapie cognitive de New York et du Connecticut, ainsi que de l’Institut de Schéma Therapy de New York.

Cette thérapie est « intégrative » dans le sens où elle repose sur des pratiques et théories issues des: TCC, théorie de l’Attachement, neurosciences, gestalt thérapie, psychanalyse et approches psychodynamiques.

La notion de schéma

Les schémas sont des représentations mentales inconscientes concernant soi-même, les autres et le monde. Concrètement, un schéma est un ensemble de pensées, d’émotions, de sensations corporelles, de comportements, de souvenirs liés à un thème précis. Comme par exemple: l’abandon, l’imperfection, la peur, la méfiance, etc.

Pour mieux comprendre: exemple du schéma d’Abandon

Si je présente le schéma d’Abandon, alors j’ai tendance à me sentir abandonné(e) dans les situations de la vie quotidienne (quand mon/ma conjoint(e) est en retard, quand un ami discute et rigole avec quelqu’un d’autre, quand une personne à qui j’envoie un texto ne me répond pas immédiatement…). En réaction à cela, je vais m’inquiéter ou ressentir une forte colère. Alors, il est probable que j’aurai tendance à me replier sur moi-même ou à l’inverse à devenir agressif/ve…

Quelle est l’origine des schémas?

  1. L’origine des schémas se trouve dans l’enfance. Elle est en lien avec la façon dans les besoins affectifs fondamentaux de l’enfant ont été comblés: adéquatement, insuffisamment ou trop
  2. La qualité des relations avec l’entourage et les expériences précoces de l’enfant sont fondamentales
  3. Le tempérament de l’enfant est lui aussi déterminant

Les besoins affectifs fondamentaux sont:

Enfant qui subit la colère de sa mère. Climat de peur et d'insécurité affective.
  • Le sentiment de sécurité
  • Se sentir aimé et respecté
  • Le développement de l’autonomie
  • La possibilité de s’exprimer (les besoins et les émotions)
  • La mise en place de limites adaptées

Les étapes de la thérapie des schémas

Dans un premier temps, il est nécessaire d’identifier les schémas dysfonctionnels en lien avec les difficultés actuelles. En effet, cette thérapie permet d’identifier les schémas qui nous sont propres, notamment ceux qui sont dysfonctionnels.

Dans un second temps, par des techniques diverses, patient et thérapeute vont travailler à assouplir les schémas. Ainsi, ils vont devenir moins rigides.

De cette façon, le patient apprend à mieux gérer ses émotions et à sortir des cercles vicieux dans lesquels il est enfermé (sortir des scénarios de répétition).

Ouvrage de Jeffrey Young sur la thérapie des schémas. Cet ouvrage est destiné aux patients

Dans cet ouvrage, l’auteur Jeffrey Young s’adresse aux patients (ce n’est pas un manuel de thérapeute). Vous y découvrirez la description de tous les schémas, la façon dont ils se mettent en place… La lecture de cet ouvrage est un bon préalable à un travail de thérapie des schémas.

Par ailleurs, cette thérapie est particulièrement adaptée pour traiter les personnes souffrant d’un trouble de la personnalité borderline.

La dépression

Femme en dépression. Perdue dans ses pensées et à l'humeur triste. Dévalorisation de soi

La dépression fait partie des troubles les plus fréquents.

D’après l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), d’ici 2020, la dépression deviendra la 2ème cause d’invalidité dans le monde.

La dépression est un trouble de l’humeur qui touche 3 millions de personnes en France. C’est-à-dire que statistiquement 1/5 personne fera un épisode dépressif au cours de sa vie.

La dépression affecte l’humeur, les pensées, le comportement et aussi le corps.

Qu’est-ce que c’est au juste ?

Cette maladie se caractérise par une grande tristesse, un manque de motivation, un ralentissement psychique.

Des troubles du sommeil y sont associés : des réveils nocturnes avec incapacité de se rendormir, ou à l’inverse une hypersomnie (la personne se réfugie dans le sommeil).

Le comportement alimentaire est souvent perturbé également. La personne a du mal à manger, ou à l’inverse, elle mange davantage et grignote beaucoup.

On constate une baisse du désir et notamment du désir sexuel.

Les fonctions cognitives sont également impactées : difficultés à prendre des décisions, oublis, manque d’attention…

Dévalorisation de soi, la personne atteinte de dépression a l’impression de ne pas/plus avoir de valeur. Elle aura alors des pensées négatives sur elle-même, comme par exemple :

« De toute façon, je suis nulle », « Je ne vaux rien », « Je n’y arriverai pas », « Je ne suis pas intéressante »…

Le corps est lui aussi souvent impacté. Le mal de dos, les maux de tête, les maux de ventre … peuvent être des symptômes associés à une dépression.

Toutefois, le terme de dépression est parfois utilisé à tort, pour désigner un état que nous connaissons tous et qui n’a rien de pathologique: la déprime.

Dépression et déprime, comment faire la différence ?

La déprime se caractérise par une humeur basse, un manque de motivation, une perte d’enthousiasme, consécutive à un événement particulier, une déception.

Il s’agit ici d’une baisse de l’humeur temporaire, qui va se réguler spontanément. En effet, les variations de l’humeur sont normales au cours d’une journée, au cours d’une semaine.

Cependant, quand ces variations sont fréquentes sans raison apparente, il peut être intéressant de faire le point avec un professionnel.

Les critères diagnostics de la dépression (DSM-V) :

La dépression répond à des critères diagnostics précis. Ces critères sont définis par le DSM-V, qui stipule qu’au moins 5 des critères suivant doivent être présents, sur une période consécutive d’au moins 2 semaines.

  • 1. Une humeur triste une grande partie de la journée
  • 2. Baisse de l’intérêt ou du plaisir pour les activités précédemment investies
  • 3. Perte ou augmentation du poids, perte ou augmentation de l’appétit
  • 4. Insomnie ou hypersomnie
  • 5. Agitation ou ralentissement psychomoteur
  • 6. Fatigue intense ou perte d’énergie
  • 7. Sentiment de dévalorisation, culpabilité
  • 8. Ralentissement psychique (difficulté à penser, à prendre des décisions…)
  • 9. Pensées de mort récurrentes, idées suicidaires

Quand et pourquoi consulter?

A partir du moment où vous avez la sensation de ne pas vous en sortir seul, cela signifie que vous avez besoin d’une aide extérieure. Lorsque la souffrance est importante, cela signifie également que vos stratégies pour aller bien sont épuisées ou inefficaces dans cette situation. Il est nécessaire d’apprendre de nouvelles stratégies et c’est le rôle du thérapeute de vous y aider.

La dépression est une maladie, cela signifie que cela se soigne, au même titre qu’un ulcère à l’estomac par exemple. Une dépression non soignée aura tendance à se chroniciser.

Qui consulter?

Plusieurs options s’offrent à vous. La voie médicamenteuse et/ou la voie thérapeutique. Cela peut être un choix si l’intensité de la dépression n’est pas trop forte.

Si l’intensité de la dépression est forte, il pourra être nécessaire de suivre un traitement antidépresseur. Le spécialiste en l’occurrence est le psychiatre. Il sera à même de faire un diagnostic et de vous prescrire un traitement antidépresseur adapté (les antidépresseurs sont nombreux, il faut trouver le bon).

Toutefois, il est important de souligner que le traitement médicamenteux ne traite pas les causes de la dépression.

Le psychologue lui vous aidera à comprendre le ou les mécanismes qui ont conduit à la dépression. Et surtout il vous apprendra de nouvelles stratégies pour faire face aux difficultés.

Quelles sont les thérapies adaptées?

Les thérapies comportementales et cognitives

L’EMDR

La thérapie des schémas

La thérapie basée sur la pleine conscience