Les troubles dissociatifs

Les troubles dissociatifs reposent sur le mécanisme de la dissociation.

La dissociation c’est quoi au juste?

Sensation de dépersonnalisation

La dissociation est un mécanisme de défense qui se traduit par une mise à distance émotionnelle, une anesthésie émotionnelle. Ainsi, la personne se sent comme anesthésiée, elle a l’impression de ne plus rien ressentir. « J’ai l’impression d’être vide » disent certains patients.

On sait maintenant que c’est une réponse adaptative de survie face à un traumatisme. Le cerveau droit et le cerveau gauche se « scindent », ce qui permet de continuer à fonctionner sans avoir conscience d’avoir été traumatisé.

La dissociation nous permet de nous distancier de ce qui est trop difficile à vivre pour nous. En conséquence nous pouvons continuer à fonctionner de façon à peu près normale.

La dissociation est un mécanisme de défense cela signifie que c’est un processus complétement naturel et qui va se déclencher en cas de « débordement » de notre système nerveux. Il s’agit donc d’un mécanisme neurobiologique de survie, déclenché pour échapper à un stress extrême que le cortex cérébral ne peut supporter.

En somme, la dissociation est un processus naturel face au traumatisme. Ce processus repose sur la capacité du cerveau humain à se séparer ou se compartimenter.

En effet, pour préserver les fonctions vitales de l’organisme, le cerveau « coupe » toutes les fonctions non-vitales. Le circuit émotionnel est donc très vite désactivé. D’où la sensation d’être spectateur de sa vie…

Les troubles dissociatifs: comment cela se manifeste?

Les troubles dissociatifs constituent un large éventail de symptômes, de légers à sévères, de temporaires à chroniques.

La dissociation peut donner l’impression d’être absent, d’être là sans être là, d’être à coté de soi, d’être dans le brouillard, spectateur de sa vie, à côté de « ses pompes »…

Les personnes dissociées se sentent « vides ». Elles semblent détachées et indifférentes. Souvent la personne dit se sentir « comme spectateur » de sa vie.

Plusieurs types de dissociation existent

  • Amnésie dissociative
  • Fugue dissociative
  • Trouble de dépersonnalisation/déréalisation
  • Trouble dissociatif non-spécifique
  • Trouble de l’identité (TDI)

Les troubles dissociatifs: les conséquences?

  • Difficulté dans la gestion des émotions. Réagir trop vivement ou à l’inverse avec trop de détachement
  • Présence d’émotions et de désirs souvent contradictoires. Par exemple: ressentir en même temps, l’envie de faire du mal à son compagnon et une peur effroyable de vivre sans lui
  • Impression de ne pas être comme les autres, de ne pas être normal
  • Se sentir comme en pilotage automatique: « Je ne veux pas faire ça, je sais que c’est une erreur et je le fais quand même! »
  • Oublier une partie de la journée, ou comment on est arrivé là, ou qui est cette personne qui me dit bonjour…
  • Difficultés importantes de concentration et d’attention
  • Impression de ne pas être soi-même la plupart du temps
  • Sentiment de planer, d’être « à coté de ses pompes », de ne pas être vraiment là…

Est-ce que c’est mal de dissocier?

Non, comme nous l’avons vu précédemment c’est un processus dont nous avons besoin en cas de situation extrême. Il nous permet de traverser des moments insupportables. Donc, heureusement que nous avons cette capacité-la.

En fait, notre système nerveux éteint certaines zones du cerveau pour que nous puissions survivre, pour que nous puissions continuer à fonctionner à peu près normalement. La dissociation permet la mise à distance de certains évènements violents, traumatiques, des abus, des agressions, mais aussi de la maltraitance et/ou de négligence que nous avons pu vivre dans notre enfance par exemple.

Ainsi, une partie de nous peut continuer à fonctionner comme si nous n’avions pas vécu ces moments difficiles. Un enfant peut ainsi aller à l’école, jouer avec ses camarades et se comporter « normalement » alors qu’à la maison il y a de la violence. Un adulte peut fonctionner adéquatement au travail alors qu’il ne gère rien dans sa vie personnelle par exemple.

En définitive, la dissociation permet de survivre, et dans ce sens c’est positif. En revanche c’est un mécanisme de défense très couteux. Il maintient notre système nerveux en état de survie.

Or être en état de survie alors qu’il n’y a plus de danger provoque des réactions, des émotions, des pensées qui ne sont pas adaptées au contexte actuel.

Comment traiter les troubles dissociatifs?

Les maltraitances, les traumatismes, la négligence subit dans l’enfance, les expériences difficiles peuvent affecter le fonctionnement du système nerveux humain. La neuroception (perception du danger et de la sécurité) est alors perturbée. Cela signifie que le SNA (système nerveux autonome) a une perception erronée du danger. De ce fait, l’individu est en hypervigilance, dans une état de survie alors qu’il n’y a pas réellement de danger. Ou à l’inverse, le système nerveux ne perçoit pas le danger alors qu’il est réel et donc n’enclenche pas les réactions défensives adéquates.

Ainsi, il est évident que la parole ne suffit pas à traiter les troubles dissociatifs. Le traumatisme est inscrit dans le corps. C’est à dire que le corps porte les traces des événements passé. Ces traces ne sont pas accessibles à la parole.

Les thérapies adaptées sont celles qui prennent en compte le corps