Les choses à savoir quand on décide de consulter un "psy"

Conseils pour choisir son « psy »

Il est difficile de s'y retrouver quand on veut consulter un "psy"

Choisir son « psy » lorsque l’on souhaite consulter est une des premières difficultés. Bien choisir son « psy » peut être difficile car il existe différents types de « psy », et plus de 400 thérapies différentes en France.

Avoir besoin de conseils pour s’y retrouver est donc tout à fait normal, tant la diversité des possibilités est vaste.

Conseil n°1 pour choisir son « psy »: Faire le point sur les différences entre les « psy »

La description des différences entre les professionnels ci-dessous, vous aidera à vous y retrouver

Le psychiatre

Le psychiatre est un médecin. Il a donc fait des études de médecine et a choisi ensuite, de se spécialiser en psychiatrie. Il est à même de poser un diagnostic et de prescrire un traitement médicamenteux. Etant donné qu’il est médecin, il y a une prise en charge des consultation par la Sécurité Sociale.

Certains psychiatres se sont formé à la psychothérapie après leurs études de médecine et sont donc à même, de proposer un travail de thérapie (mais ce n’est pas une généralité).

Le psychologue

Un psychologue lui, a suivi des études universitaires concernant les lois du fonctionnement humain et divers domaines de la psychologie. Pour obtenir le diplôme de psychologue, 5 années d’études sont nécessaires et validées par un Master 2 de psychologie (ou un DESS).

Le psychologue n’est pas médecin, donc il ,e prescrit pas de médicaments et les consultations ne sont pas prises en charge par la Sécurité Sociale (mais parfois par certaines mutuelles).

L’usage du titre de psychologue est protégé et réglementé par la loi (loi 85-772 du 25/07/1985). Tout psychologue doit faire enregistrer ses diplômes et s’inscrire au répertoire ADELI. On lui délivre alors un numéro ADELI.

La plupart des psychologues exerçant en libéral sont psychologues cliniciens. C’est à dire qu’ils ont suivi un parcours universitaire en psychologie clinique (d’autres champs existent, comme la psychologie du travail par exemple).

Le psychothérapeute

Le titre de psychothérapeute est protégé par une loi, depuis 2004. Il est désormais réservé aux médecins ou aux psychologues ayant suivis une formation à la psychothérapie (et ayant validé un certain nombre d’heures de stage).

Le psychopraticien

Un psychopraticien n’est ni médecin ni psychologue. Il est formé à une ou plusieurs thérapies ne nécessitant pas le titre de psychologue, ni de médecin.

C’est un titre non protégé par la loi, donc non réglementé.

Le psychanalyste

Un psychanalyste peut être médecin ou psychologue, ou pas.

Sa formation repose sur un travail d’analyse personnelle. C’est à dire que la personne apprend son métier en suivant elle-même une analyse, en tant que patient. Ce travail d’analyse personnelle s’accompagne généralement d’une formation plus théorique, sous forme de séminaires et de supervisions, dispensés par des sociétés psychanalytiques reconnues.

Conseil n°2 pour choisir son « psy »: Connaître les caractéristiques des principaux courants psychothérapeutiques

Il existe plus de 400 thérapies différentes en France. Donc il est important de connaître les caractéristiques des principaux courants de la psychothérapie. De plus, certaines approches sont recommandées par l’OMS(Organisation Mondiale de la Santé) et l’HAS (Haute Autorité de Santé, en France), dans la prise en charge de certains troubles.

Il est donc indispensable de vous renseigner sur le type de thérapie pratiqué par le professionnel que vous envisagez de consulter. La plupart des professionnel dispose d’un site Web, et parfois d’une Page Facebook ou autre, qu’il est toujours instructif de consulter. Cela vous donnera également des informations sur la personnalité de ce professionnel, en fonction des informations qu’il a choisi de mettre à disposition du public.

La psychanalyse et les thérapies dites « psychodynamiques »

Le patient est invité à s’allonger sur un divan (psychanalyse) et à aborder le sujet qu’il souhaite, sur le principe de la libre association. L’analyste intervient très peu. Lorsqu’il le fait, c’est en général sous la forme d’interprétations. La thérapie analytique se centre sur la prise en compte de l’Inconscient et de ses manifestations. On s’intéresse donc aux conflits psychiques, aux pulsions, mais aussi aux rêves, aux lapsus …

Les thérapies psychodynamiques proposent elles, un cadre de travail plus souple. Le professionnel intervient davantage pour guider le patient dans sa réflexion. Le patient n’est pas forcément allongé sur un divan, cela peut se faire en « face à face ».

Si je suis quelqu’un qui a du mal à parler, à mettre des mots sur les problèmes, je vais vite me sentir en difficultés dans ce type d’approche, où le thérapeute va très peu intervenir. Je vais parfois être confronté au silence. Si je suis quelqu’un qui a besoin d’être aidé (à l’aide de questions par exemple) je ne vais pas choisir ce type de thérapie, où je vais vite me sentir confronté à moi-même et seul.

A l’inverse, si je verbalise facilement, si je ne redoute pas le silence, si je souhaite avoir un espace pour réfléchir sur moi, je peux aller vers ce type de thérapie qui va me proposer un espace de liberté pour penser.

L’objectif ici est de comprendre:

  • pourquoi nous en sommes où nous en sommes
  • qui l’on est, pourquoi on fonctionne de cette façon
  • l’incidence de notre histoire familiale, dans nos choix, notre fonctionnement, nos difficultés…

Les indications de la thérapie analytique

Ce type de thérapie est indiqué pour progresser dans la connaissance de soi. C’est également une façon d’explorer la psyché, ce qui est une démarche très intéressante pour les « jeunes psys » par exemple.

Les Thérapies Comportementales et Cognitives (TCC)

Les thérapies comportementales et cognitives sont interactives. En effet ici, nous sommes dans une approche collaborative. Les interactions avec le thérapeute sont donc nombreuses. Le thérapeute aide le patient à mettre des mots sur ce qu’il vit, ressent et pense. De plus, la psychoéducation est importante dans les TCC. Le thérapeute explique les processus psychologiques, donne des définitions concernant le problème que je rencontre dans ma vie.

Nous établissons ensemble des objectifs de travail et la façon de les atteindre. Le travail est progressif et souvent je dois réaliser des exercices entre les séances pour m’entrainer à ce qui m’a été montré en séance.

Donc, si j’ai des difficultés à parler, le thérapeute me soutiendra en me posant des questions et en m’expliquant les mécanismes en jeu.

Ici, l’objectif est d’apprendre à fonctionner autrement, à dépasser ses difficultés, à développer de nouvelles habiletés.

Vous pouvez trouver des informations sur le site de référence: l’AFTCC

Les TCC sont recommandées dans le traitement de:

  • La dépression
  • Les troubles anxieux (crise d’angoisse, attaque de panique, agoraphobie, TAG, doutes etc.)
  • Les phobies, la phobie sociale (timidité, peur des autres)
  • Le stress
  • La souffrance au travail, burn-out
  • Les difficultés sexuelles

Toutefois, parfois les TCC atteignent leurs limites dans le traitement de la personnalité par exemple.

La thérapie des schémas

La thérapie des schémas est une thérapie émotionnelle. Elle repose sur les mêmes principes que les TCC. Elle permet de travailler sur des blessures profondes de l’enfance, sur la répétition des scénarios de vie. Le thérapeute est très présent, il explique, guide, soutient et participe au reparentage partiel du patient.

Indications de la thérapie des schémas

  • Les troubles de la personnalité
  • La dépression « chronique »: rechutes dépressives à répétition
  • L’anxiété
  • Les blessures de l’enfance
  • La répétitions de certains scénorios de vie, erreurs ou choix
  • Les difficultés relationnelles

L’EMDR

La thérapie EMDR permet de travailler sur des traumatismes, des blocages, des difficultés que l’on ne parvient pas à dépasser. Ce type de thérapie est émotionnel. C’est-à-dire qu’au cours de la thérapie notre ressenti va changer. L’objectif ici, n’est pas tant d’analyser ce qui se passe, que de se libérer de ses souffrances, se libérer du poids de son passé parfois.

L’association de référence est : EMDR France

Indications de la thérapie EMDR

  • Les traumatismes
  • Les souvenirs perturbants
  • Les cauchemars
  • L’anxiété, les attaques de panique
  • Les phobies
  • Les douleurs chroniques
  • Le deuil
  • Les problèmes de somatisation

Conseil n°3 pour choisir son « psy »: Faire confiance à son ressenti lors des premières consultations

Faire confiance à son ressenti lors des premiers rdv est important. Chaque « psy » est unique. Chaque « psy » a un style, une attitude, une personnalité… et il a été prouvé que cela influence autant, si ce n’est plus, les résultats thérapeutiques, que la thérapie elle-même.

Vous sentez-vous: écouté? regardé? entendu? compris? Le thérapeute cherche t-il à vous comprendre, à vous mettre à l’aise?… Cela est essentiel pour choisir son « psy ».

Un lien de confiance va devoir s’établir entre vous deux. Aussi il est important que vous vous sentiez à l’aise. Le lien de confiance va se tisser au cours des séances, il est rarement là d’emblée. Cependant, ce lien de confiance ne pourra pas s’établir si vous ne vous ne vous sentez pas à l’aise, écouté, compris, accepté, non jugé.

Lors des premiers rdv, ou même lors de la prise de rdv par téléphone, vous avez le droit de poser des questions à votre interlocuteur, sur sa formation, ses diplômes, sur les thérapies qu’il pratique, sur le prix des consultations, sur la façon dont il assure sa formation continue (supervision, séminaires d’approfondissement, accréditation…). Ce ne sont, normalement pas, des questions choquantes pour un « psy ». Il devra être à même de vous répondre simplement et sans gêne.

L’anxiété et les troubles anxieux

Femme angoissée sur un quai de métro. Crise d'angoisse, attaque de panique

L’anxiété et les troubles anxieux sont fréquents: 3 à 5% de la population française souffre de troubles anxieux.

L’anxiété est un état émotionnel traduisant une inquiétude, une peur, qui correspond à un anticipation d’un danger ou d’un problème à venir. Bien que son ressenti soit désagréable (peur, inquiétude, stress) cette émotion est normale. Elle est d’ailleurs inhérente à la vie.

Toutefois, parfois cette émotion s’avère disproportionnée et envahissante. Elle se cristallise alors en un trouble. On parle alors de trouble anxieux. Il y a un continuum de la simple inquiétude à l’angoisse.

L’anxiété est une émotion souvent ressentie comme désagréable. Elle correspond à l’attente plus ou moins consciente d’un danger, ou d’un problème à venir.

A quoi sert l’anxiété?

Comme toute les émotions, elle est utile. Et ce, malgré son ressenti désagréable. Elle nous alerte sur les situations à risques et sur les dangers. En effet, il est tout à fait normal de ressentir de l’anxiété lorsque l’on décide de quitter son emploi, par exemple.

le souci, l’inquiétude, l’anxiété sont des alertes qui nous permettent de limiter les prises de risques.

  • Trop peu d’anxiété, nous amènerait à prendre trop de risque. Ce qui pourrait nous mettre en danger.
  • Trop d’anxiété nous inhibe et nous épuise.

Quels sont les principaux troubles anxieux?

  • Attaques de panique/trouble panique, crise d’angoisse
  • Agoraphobie
  • TOC (trouble obsessionnel compulsif)
  • TAG (trouble anxieux généralisé), « maladie du soucis »
  • Phobies
  • Phobie sociale
  • Etat de stress post-traumatique (traumatisme)

Comment traiter l’anxiété et les troubles anxieux?

Pour traiter l’anxiété et les troubles anxieux, une prise en charge médicamenteuse peut s’avérer nécessaire, pour calmer les manifestations somatiques. Cela dépend de l’intensité de ces dernières.

Pour traiter ces différents troubles liés à l’anxiété, les thérapies comportementales et cognitives sont particulièrement recommandées, du moins en première intention.

L’anxiété excessive résulte d’une anticipation exagérée du futur. En effet, les personnes qui « vivent » dans le futur sont anxieuses. Se projeter dans le futur est en général une façon d’essayer d’anticiper les difficultés. Or, il n’est pas possible de contrôler des événements futurs, qui par définition n’existent pas encore. cette tentative de contrôle qui échoue, génère de l’anxiété.

Les thérapies comportementales et cognitives

Avec les TCC, les pensées automatiques dysfonctionnelles, les croyances erronées vont être travaillées. L’intensité de l’émotion va diminuer grâce à l’exposition progressive à ce qui génère cette anxiété. Des comportements nouveaux, adaptés, vont être développés.

Les thérapies comportementales et cognitives reposent sur le postulat que l’anxiété (ou le trouble anxieux) est la conséquence de pensées automatiques dysfonctionnelles, de croyances négatives et de comportements inadaptés.

Le thérapeute va donc aider le patient à travailler sur ses pensées et fausse croyances. L’exposition progressive à la situation anxiogène entrainera progressivement une habituation à cet état émotionnel puis, une extinction de cette anxiété dysfonctionnelle. Enfin, patient et thérapeute travailleront à la mise en place de nouveaux comportements, plus adaptés.

La thérapie EMDR

L’anxiété et les troubles anxieux peuvent être concomitants à un événement particulier comme par exemple un accident, une agression…

En thérapie EMDR, les croyances ne sont pas considérées comme étant la cause du trouble, mais comme les conséquences, les symptômes.

L’expérience de cet événement très anxiogène a été si dérangeante que le traitement de l’information a été perturbé. Les informations n’ont pas été retraitées adéquatement et constituent donc des réseaux de mémoire dysfonctionnels.

La thérapie EMDR va permettre de travailler sur ces réseaux de mémoire dysfonctionnels. Les informations vont progressivement pouvoir être retraitées et donc rangées dans les souvenirs. Les souvenirs aussi pénibles soient-ils, ne génèrent pas d’émotion forte, ni de sensation physique.

La thérapie des schémas

 Ici, l’anxiété n’est plus réactionnelle à des situations difficiles, mais elle devient un trait de caractère (ou un trait de personnalité). C’est à dire que l’anxiété est un façon d’être. Par exemple, ce sont des personnes qui prévoient toujours le pire, ou des personnes qui sont dans l’anticipation constante et qui pensent:  » que va-t-il se passer ensuite?… »

Il n’y a pas ici de situation particulière qui déclenche l’anxiété, c’est davantage comme une façon d’être. Ces personnes ont un schéma de peur (schéma de Danger/Vulnérabilité).

La thérapie des schémas

Les clés de notre bien être son à l'intérieur de soi

La thérapie des schémas a été développée par Jeffrey YOUNG, un psychologue américain. Il est le fondateur et le directeur des Centres de thérapie cognitive de New York et du Connecticut, ainsi que de l’Institut de Schéma Therapy de New York.

Cette thérapie est « intégrative » dans le sens où elle repose sur des pratiques et théories issues des: TCC, théorie de l’Attachement, neurosciences, gestalt thérapie, psychanalyse et approches psychodynamiques.

La notion de schéma

Les schémas sont des représentations mentales inconscientes concernant soi-même, les autres et le monde. Concrètement, un schéma est un ensemble de pensées, d’émotions, de sensations corporelles, de comportements, de souvenirs liés à un thème précis. Comme par exemple: l’abandon, l’imperfection, la peur, la méfiance, etc.

Pour mieux comprendre: exemple du schéma d’Abandon

Si je présente le schéma d’Abandon, alors j’ai tendance à me sentir abandonné(e) dans les situations de la vie quotidienne (quand mon/ma conjoint(e) est en retard, quand un ami discute et rigole avec quelqu’un d’autre, quand une personne à qui j’envoie un texto ne me répond pas immédiatement…). En réaction à cela, je vais m’inquiéter ou ressentir une forte colère. Alors, il est probable que j’aurai tendance à me replier sur moi-même ou à l’inverse à devenir agressif/ve…

Quelle est l’origine des schémas?

  1. L’origine des schémas se trouve dans l’enfance. Elle est en lien avec la façon dans les besoins affectifs fondamentaux de l’enfant ont été comblés: adéquatement, insuffisamment ou trop
  2. La qualité des relations avec l’entourage et les expériences précoces de l’enfant sont fondamentales
  3. Le tempérament de l’enfant est lui aussi déterminant

Les besoins affectifs fondamentaux sont:

Enfant qui subit la colère de sa mère. Climat de peur et d'insécurité affective.
  • Le sentiment de sécurité
  • Se sentir aimé et respecté
  • Le développement de l’autonomie
  • La possibilité de s’exprimer (les besoins et les émotions)
  • La mise en place de limites adaptées

Les étapes de la thérapie des schémas

Dans un premier temps, il est nécessaire d’identifier les schémas dysfonctionnels en lien avec les difficultés actuelles. En effet, cette thérapie permet d’identifier les schémas qui nous sont propres, notamment ceux qui sont dysfonctionnels.

Dans un second temps, par des techniques diverses, patient et thérapeute vont travailler à assouplir les schémas. Ainsi, ils vont devenir moins rigides.

De cette façon, le patient apprend à mieux gérer ses émotions et à sortir des cercles vicieux dans lesquels il est enfermé (sortir des scénarios de répétition).

Ouvrage de Jeffrey Young sur la thérapie des schémas. Cet ouvrage est destiné aux patients

Dans cet ouvrage, l’auteur Jeffrey Young s’adresse aux patients (ce n’est pas un manuel de thérapeute). Vous y découvrirez la description de tous les schémas, la façon dont ils se mettent en place… La lecture de cet ouvrage est un bon préalable à un travail de thérapie des schémas.

Par ailleurs, cette thérapie est particulièrement adaptée pour traiter les personnes souffrant d’un trouble de la personnalité borderline.

Les thérapies comportementales et cognitifs permettent de travailler sur les pensées, les émotions et les comportements. Ce qui paraissait impossible devient possible.

Les thérapies comportementales et cognitives

En quoi les thérapies comportementales et cognitives sont-elles particulières?

Les thérapies comportementales et cognitives, dites TCC, ont la particularité de se centrer sur les difficultés dans « l’ici et maintenant », c’est-à-dire les problèmes concrets que rencontre la personne

Bien que prenant en compte l’histoire de la personne et l’origine des difficultés dans le passé, les thérapies comportementales et cognitives s’intéressent avant tout à la résolution des problèmes actuels, à un mieux-être dans la vis quotidienne.

Par des techniques que le patient apprend à utiliser au cours de sa thérapie, les thérapies comportementales et cognitives, visent à modifier les comportements et les pensées qui sont inadaptés ou source de souffrance.

Le but de ces thérapies n’est pas seulement d’aller mieux, mais et surtout, de changer, d’apprendre à appréhender soi-même, les autres et l’environnement de façon plus épanouissante.

En effet, les thérapies comportementales et cognitives permettent d’explorer la perception de soi-même, des autres et du monde en général, et de déterminer comment le comportement influence les pensées et les émotions (et vice-versa).

Les TCC sont dites actives, dans le sens où le patient aura des exercices à faire entre les séances, à la maison, au restaurant, dans un ascenseur, dans la rue, au travail (en fonction du problème travaillé)… Afin de faciliter, d’accélérer, la mise en place de nouveaux comportements.

Les principes clés des thérapies comportementales et cognitives

En thérapie comportementale et cognitive, les difficultés sont comprises comme étant la conséquence de croyances négatives et de comportements inadaptés. C’est pourquoi, on s’intéresse à la triade: pensée, émotion, comportement.

Il y donc 3 axes d’intervention possibles. Ces axes sont complémentaires.

  1. L’axe cognitif: il concerne les pensées, perceptions, réflexions, interprétations, mais aussi les souvenirs, les images… Concrètement: ce qui se passe dans la tête.
  2. L’axe émotionnel: les émotions (joie, tristesse, colère, peur, anxiété, honte), la souffrance et les sensations physiques…Concrètement: ce que l’on ressent dans son corps.
  3. L’axe comportemental: Les comportements. Concrètement: ce que l’on fait.

De ce fait:

  • Notre comportement induit des émotions, qui elles-mêmes génèrent des pensées
  • Nos émotions vont influer sur notre comportement, ce qui va aussi générer des pensées
  • Nos pensées génèrent des émotions, ce qui va modifier notre comportement
  • Notre comportement génère des pensées et cela modifie nos émotions
  • Nos pensées ont de l’influence sur notre comportement, ce qui modifie nos émotions
  • Nos émotions génèrent des pensées, ce qui a de l’influence sur nos comportements

Autrement dit, notre comportement, nos pensées et nos émotions, sont en interaction tout le temps. Si l’on modifie un élément de la triade, les autres éléments vont évoluer.

Exemples de techniques utilisées

  • Le questionnement socratique
  • La désensibilisation systématique
  • L’exposition
  • L’exposition avec prévention de la réponse
  • La restructuration cognitive
  • Le jeu de rôle L’entraînement aux habiletés sociales
  • La résolution de problème
  • La relaxation

Les indications de la thérapie comportementale et cognitive

  • L’anxiété et les troubles anxieux (crise d’angoisse, attaque de panique, trouble anxieux généralisé, inquiétudes…)
  • Les TOC, les phobies, la phobie sociale (timidité, peur des autres), agoraphobie
  • La dépression
  • Le stress
  • Les troubles du comportement alimentaire (boulimie, vomissements, anorexie, orthoréxie)
  • La souffrance au travail, le burn-out
  • Les difficultés sexuelles
  • Les addictions (alcool, tabac, achats compulsifs, internet…)

Les thérapies comportementales et cognitives peuvent aussi vous aider si vous êtes concerné par:

  • un comportement colérique, impulsif
  • la timidité et la tendance à rester en retrait, une mauvaise opinion de vous-même 
  • l’épuisement professionnel
  • des difficultés à parler en public, un problème d’affirmation de soi, une mauvaise estime de soi

Un exemple pour mieux comprendre:

Suite à une morsure de chien, un enfant peut développer l’idée que les chiens sont méchants (généralisation abusive). De ce fait, il va se méfier des chiens et en avoir peur, puisqu’il a l’idée qu’un chien c’est dangereux.

La mère de cet enfant qui a eu elle même très peur, peut renforcer, sans le vouloir, la peur de son enfant, par des attitudes, des gestes… Cet enfant va commencer à développer des techniques d’évitement, comme par exemple changer de trottoir lorsqu’il y a un chien… Ces évitements vont renforcer sa peur des chiens. Cet enfant peut devenir, des années plus tard, un adulte qui a une phobie des chiens.

En ce confrontant, très progressivement, en imagination dans un premier temps, puis dans le réel, à sa peur et à son ressenti corporel, il aura de moins en moins peur. Ses pensées concernant les chiens et leur méchanceté supposée, commenceront à se modifier. En évitant d’éviter, il prendra conscience de sa capacité à faire face. Petit à petit, il prendra confiance en lui et révisera son jugement: « certains chiens sont méchants ».

En résumé

Il est établi depuis longtemps, que ce ne sont pas les événements en eux-mêmes qui nous perturbent, mais la façon dont nous les percevons. Les émotions que nous ressentons face à l’événement nous sont difficiles à vivre et à accepter.

Avec les TCC nous pouvons apprendre à changer la façon dont nous pensons. C’est ce que l’on nomme la restructuration cognitive. Cela entraine une modification de:

  • ce que nous ressentons
  • la façon dont nous nous percevons et dont nous percevons les autres
  • la manière dont nous envisageons les situations
  • notre comportement

« Ce qui trouble les hommes ce ne sont pas les choses mais les jugements qu’ils portent sur les choses. »

Epictète

Les troubles bipolaires

Stress d'une femme souffrant d'un trouble bipolaire

Les troubles bipolaires, c’est quoi au juste ?

Les troubles bipolaires auparavant appelés psychose-maniaco-dépressive touchent 1 à 3% de la population. Et représente la 6è cause de handicap en France. Ils font partie des troubles de l’humeur.  Il s’agit d’une maladie chronique dont la régulation de l’humeur est défaillante, d’où des phases de décompensation.

15% des personnes non traitées vont décéder par suicide, tant la souffrance est importante. Il faut être attentif car le risque suicidaire est majoré en période de crise aigue.

La diminution du temps de sommeil est l’un des symptômes majeur du trouble bipolaire

Les différents troubles de l’humeur :

  • Dépression
  • Cyclothymie
  • Trouble bipolaire de type 1
  • Trouble bipolaire de type 2

Les troubles bipolaires correspondent à un trouble récurrent de l’humeur, où des phases « d’excitation » (manie ou hypomanie) alternent avec des baisses importantes de l’humeur (dépression). De plus, le ressenti des émotions est exacerbé dans certaines situations, c’est-à-dire que la personne va ressentir les émotions plus fortement que la plupart des gens. 

En phase d’excitation la pensée s’accélère, ce qui donne un sentiment de toute puissance et d’invulnérabilité.

Ces phases peuvent basculer de l’une à l’autre plus ou moins rapidement et sont entrecoupées de périodes de « rémission », elles aussi plus ou moins longues. Ceci explique en partie les erreurs de diagnostic. En effet, suivant la phase durant laquelle le patient consulte, le trouble bipolaire est souvent confondu avec une dépression.

Or, il s’agit ici d’une maladie chronique, qui nécessite un traitement médicamenteux adapté (à base de lithium le plus souvent), différent de celui de la dépression (antidépresseurs).

Les troubles bipolaires peuvent prendre plusieurs formes

  • La cyclothymie
  • Le trouble bipolaire de type 1
  • Le trouble bipolaire de type 2

La cyclothymie

La cyclothymie se caractérise par des changements d’humeur incontrôlables, d’une intensité importante ainsi qu’une grande sensibilité aux émotions. Ces changements d’humeur oscillent entre la dépression et l’hypomanie (sur des périodes courtes). Ces changements d’humeur intenses sont difficiles à vivre et peuvent contribuer à l’émergence d’autres difficultés. Par exemple, des troubles anxieux, de fortes alcoolisations, un manque de confiance en soi, de la dépendance effective peuvent se surajouter.

Le trouble bipolaire de type 1

Le trouble bipolaire de type 1 (psychose-maniaco-dépressive d’autrefois) touche environ 1% de la population. Cette forme du trouble bipolaire se caractérise par des phases de dépression intenses qui alternent avec des phases dites maniaques. Parfois ces phases sont entrecoupées de période sans trouble de l’humeur.

50% de ces personnes présente des éléments psychotiques, des éléments délirants dans les périodes de crise.

Le trouble bipolaire de type 2

Le trouble bipolaire de type 2, présente les mêmes phases avec une intensité moindre. Les phases « hautes » ne sont plus maniaques mais hypomaniaques.

Cela signifie que les états d’excitation sont moins sévères. Il s’agit là d’une  hyperactivité, qui correspond à une exaltation émotionnelle ainsi qu’un grand sentiment d’énergie.

La dépression des phases « basses » est moins intense. La durée des phases et plus courtes et la personne n’est pas complétement déconnectée de la réalité (ce qui peut être le cas dans le type 1).

Il s’agit ici de troubles chroniques qui nécessitent une prise en charge médicamenteuse adaptée et un suivi psychologique.

Quels sont les moyens de prise en charge adaptés pour les troubles bipolaires ?

La prise en charge par un psychiatre est indispensable

Il s’agit ici d’une maladie chronique qui va nécessiter un traitement médicamenteux bien adapté. En phase aiguë l’hospitalisation est parfois nécessaire.

En effet, le risque suicidaire est important chez les personnes souffrant d’un trouble bipolaire.

Les médicaments thymorégulateurs (régulateurs de l’humeur) permettent de réduire la fréquence, l’intensité et la durée des épisodes et d’améliorer également la qualité de vie. Le plus souvent ces traitements sont à base de lithium.

Que va apporter le suivi psychologique ?

Dans un premier temps l’accompagnement psychologique va permettre de faire un travail de psychoéducation.  Le patient a besoin de connaître et de comprendre sa maladie pour apprendre à vivre avec et en souffrir moins.

Il va ainsi apprendre à reconnaître les changements de phases et à en diminuer l’intensité.

Dans un second temps, la thérapie permettra de restaurer l’estime de soi, d’améliorer la confiance en soi et de travailler sur les croyances profondes que la personne a développé sur elle même, le monde et les  autres.

Le but étant que la personne atteinte d’un trouble bipolaire apprenne à mieux gérer les crises ainsi que les relations avec  les autres..

Pourquoi la thérapie comportementale et cognitive  est adaptée?

Les thérapies comportementales et cognitives vont permettre:

  • un travail de psychoéducation sur la maladie
  • la prévention des phases dépressives (en travaillant sur les pensées négatives et dévalorisantes)
  • un travail sur l’anxiété
  • la restauration de l’estime de soi et de la confiance en soi
  • l’amélioration de la communication
  • une simplification des relations

La dépression

Femme en dépression. Perdue dans ses pensées et à l'humeur triste. Dévalorisation de soi

La dépression fait partie des troubles les plus fréquents.

D’après l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), d’ici 2020, la dépression deviendra la 2ème cause d’invalidité dans le monde.

La dépression est un trouble de l’humeur qui touche 3 millions de personnes en France. C’est-à-dire que statistiquement 1/5 personne fera un épisode dépressif au cours de sa vie.

La dépression affecte l’humeur, les pensées, le comportement et aussi le corps.

Qu’est-ce que c’est au juste ?

Cette maladie se caractérise par une grande tristesse, un manque de motivation, un ralentissement psychique.

Des troubles du sommeil y sont associés : des réveils nocturnes avec incapacité de se rendormir, ou à l’inverse une hypersomnie (la personne se réfugie dans le sommeil).

Le comportement alimentaire est souvent perturbé également. La personne a du mal à manger, ou à l’inverse, elle mange davantage et grignote beaucoup.

On constate une baisse du désir et notamment du désir sexuel.

Les fonctions cognitives sont également impactées : difficultés à prendre des décisions, oublis, manque d’attention…

Dévalorisation de soi, la personne atteinte de dépression a l’impression de ne pas/plus avoir de valeur. Elle aura alors des pensées négatives sur elle-même, comme par exemple :

« De toute façon, je suis nulle », « Je ne vaux rien », « Je n’y arriverai pas », « Je ne suis pas intéressante »…

Le corps est lui aussi souvent impacté. Le mal de dos, les maux de tête, les maux de ventre … peuvent être des symptômes associés à une dépression.

Toutefois, le terme de dépression est parfois utilisé à tort, pour désigner un état que nous connaissons tous et qui n’a rien de pathologique: la déprime.

Dépression et déprime, comment faire la différence ?

La déprime se caractérise par une humeur basse, un manque de motivation, une perte d’enthousiasme, consécutive à un événement particulier, une déception.

Il s’agit ici d’une baisse de l’humeur temporaire, qui va se réguler spontanément. En effet, les variations de l’humeur sont normales au cours d’une journée, au cours d’une semaine.

Cependant, quand ces variations sont fréquentes sans raison apparente, il peut être intéressant de faire le point avec un professionnel.

Les critères diagnostics de la dépression (DSM-V) :

La dépression répond à des critères diagnostics précis. Ces critères sont définis par le DSM-V, qui stipule qu’au moins 5 des critères suivant doivent être présents, sur une période consécutive d’au moins 2 semaines.

  • 1. Une humeur triste une grande partie de la journée
  • 2. Baisse de l’intérêt ou du plaisir pour les activités précédemment investies
  • 3. Perte ou augmentation du poids, perte ou augmentation de l’appétit
  • 4. Insomnie ou hypersomnie
  • 5. Agitation ou ralentissement psychomoteur
  • 6. Fatigue intense ou perte d’énergie
  • 7. Sentiment de dévalorisation, culpabilité
  • 8. Ralentissement psychique (difficulté à penser, à prendre des décisions…)
  • 9. Pensées de mort récurrentes, idées suicidaires

Quand et pourquoi consulter?

A partir du moment où vous avez la sensation de ne pas vous en sortir seul, cela signifie que vous avez besoin d’une aide extérieure. Lorsque la souffrance est importante, cela signifie également que vos stratégies pour aller bien sont épuisées ou inefficaces dans cette situation. Il est nécessaire d’apprendre de nouvelles stratégies et c’est le rôle du thérapeute de vous y aider.

La dépression est une maladie, cela signifie que cela se soigne, au même titre qu’un ulcère à l’estomac par exemple. Une dépression non soignée aura tendance à se chroniciser.

Qui consulter?

Plusieurs options s’offrent à vous. La voie médicamenteuse et/ou la voie thérapeutique. Cela peut être un choix si l’intensité de la dépression n’est pas trop forte.

Si l’intensité de la dépression est forte, il pourra être nécessaire de suivre un traitement antidépresseur. Le spécialiste en l’occurrence est le psychiatre. Il sera à même de faire un diagnostic et de vous prescrire un traitement antidépresseur adapté (les antidépresseurs sont nombreux, il faut trouver le bon).

Toutefois, il est important de souligner que le traitement médicamenteux ne traite pas les causes de la dépression.

Le psychologue lui vous aidera à comprendre le ou les mécanismes qui ont conduit à la dépression. Et surtout il vous apprendra de nouvelles stratégies pour faire face aux difficultés.

Quelles sont les thérapies adaptées?

Les thérapies comportementales et cognitives

L’EMDR

La thérapie des schémas

La thérapie basée sur la pleine conscience