Les choses à savoir quand on décide de consulter un "psy"

Conseils pour choisir son « psy »

Il est difficile de s'y retrouver quand on veut consulter un "psy"

Choisir son « psy » lorsque l’on souhaite consulter est une des premières difficultés. Bien choisir son « psy » peut être difficile car il existe différents types de « psy », et plus de 400 thérapies différentes en France.

Avoir besoin de conseils pour s’y retrouver est donc tout à fait normal, tant la diversité des possibilités est vaste.

Conseil n°1 pour choisir son « psy »: Faire le point sur les différences entre les « psy »

La description des différences entre les professionnels ci-dessous, vous aidera à vous y retrouver

Le psychiatre

Le psychiatre est un médecin. Il a donc fait des études de médecine et a choisi ensuite, de se spécialiser en psychiatrie. Il est à même de poser un diagnostic et de prescrire un traitement médicamenteux. Etant donné qu’il est médecin, il y a une prise en charge des consultation par la Sécurité Sociale.

Certains psychiatres se sont formé à la psychothérapie après leurs études de médecine et sont donc à même, de proposer un travail de thérapie (mais ce n’est pas une généralité).

Le psychologue

Un psychologue lui, a suivi des études universitaires concernant les lois du fonctionnement humain et divers domaines de la psychologie. Pour obtenir le diplôme de psychologue, 5 années d’études sont nécessaires et validées par un Master 2 de psychologie (ou un DESS).

Le psychologue n’est pas médecin, donc il ,e prescrit pas de médicaments et les consultations ne sont pas prises en charge par la Sécurité Sociale (mais parfois par certaines mutuelles).

L’usage du titre de psychologue est protégé et réglementé par la loi (loi 85-772 du 25/07/1985). Tout psychologue doit faire enregistrer ses diplômes et s’inscrire au répertoire ADELI. On lui délivre alors un numéro ADELI.

La plupart des psychologues exerçant en libéral sont psychologues cliniciens. C’est à dire qu’ils ont suivi un parcours universitaire en psychologie clinique (d’autres champs existent, comme la psychologie du travail par exemple).

Le psychothérapeute

Le titre de psychothérapeute est protégé par une loi, depuis 2004. Il est désormais réservé aux médecins ou aux psychologues ayant suivis une formation à la psychothérapie (et ayant validé un certain nombre d’heures de stage).

Le psychopraticien

Un psychopraticien n’est ni médecin ni psychologue. Il est formé à une ou plusieurs thérapies ne nécessitant pas le titre de psychologue, ni de médecin.

C’est un titre non protégé par la loi, donc non réglementé.

Le psychanalyste

Un psychanalyste peut être médecin ou psychologue, ou pas.

Sa formation repose sur un travail d’analyse personnelle. C’est à dire que la personne apprend son métier en suivant elle-même une analyse, en tant que patient. Ce travail d’analyse personnelle s’accompagne généralement d’une formation plus théorique, sous forme de séminaires et de supervisions, dispensés par des sociétés psychanalytiques reconnues.

Conseil n°2 pour choisir son « psy »: Connaître les caractéristiques des principaux courants psychothérapeutiques

Il existe plus de 400 thérapies différentes en France. Donc il est important de connaître les caractéristiques des principaux courants de la psychothérapie. De plus, certaines approches sont recommandées par l’OMS(Organisation Mondiale de la Santé) et l’HAS (Haute Autorité de Santé, en France), dans la prise en charge de certains troubles.

Il est donc indispensable de vous renseigner sur le type de thérapie pratiqué par le professionnel que vous envisagez de consulter. La plupart des professionnel dispose d’un site Web, et parfois d’une Page Facebook ou autre, qu’il est toujours instructif de consulter. Cela vous donnera également des informations sur la personnalité de ce professionnel, en fonction des informations qu’il a choisi de mettre à disposition du public.

La psychanalyse et les thérapies dites « psychodynamiques »

Le patient est invité à s’allonger sur un divan (psychanalyse) et à aborder le sujet qu’il souhaite, sur le principe de la libre association. L’analyste intervient très peu. Lorsqu’il le fait, c’est en général sous la forme d’interprétations. La thérapie analytique se centre sur la prise en compte de l’Inconscient et de ses manifestations. On s’intéresse donc aux conflits psychiques, aux pulsions, mais aussi aux rêves, aux lapsus …

Les thérapies psychodynamiques proposent elles, un cadre de travail plus souple. Le professionnel intervient davantage pour guider le patient dans sa réflexion. Le patient n’est pas forcément allongé sur un divan, cela peut se faire en « face à face ».

Si je suis quelqu’un qui a du mal à parler, à mettre des mots sur les problèmes, je vais vite me sentir en difficultés dans ce type d’approche, où le thérapeute va très peu intervenir. Je vais parfois être confronté au silence. Si je suis quelqu’un qui a besoin d’être aidé (à l’aide de questions par exemple) je ne vais pas choisir ce type de thérapie, où je vais vite me sentir confronté à moi-même et seul.

A l’inverse, si je verbalise facilement, si je ne redoute pas le silence, si je souhaite avoir un espace pour réfléchir sur moi, je peux aller vers ce type de thérapie qui va me proposer un espace de liberté pour penser.

L’objectif ici est de comprendre:

  • pourquoi nous en sommes où nous en sommes
  • qui l’on est, pourquoi on fonctionne de cette façon
  • l’incidence de notre histoire familiale, dans nos choix, notre fonctionnement, nos difficultés…

Les indications de la thérapie analytique

Ce type de thérapie est indiqué pour progresser dans la connaissance de soi. C’est également une façon d’explorer la psyché, ce qui est une démarche très intéressante pour les « jeunes psys » par exemple.

Les Thérapies Comportementales et Cognitives (TCC)

Les thérapies comportementales et cognitives sont interactives. En effet ici, nous sommes dans une approche collaborative. Les interactions avec le thérapeute sont donc nombreuses. Le thérapeute aide le patient à mettre des mots sur ce qu’il vit, ressent et pense. De plus, la psychoéducation est importante dans les TCC. Le thérapeute explique les processus psychologiques, donne des définitions concernant le problème que je rencontre dans ma vie.

Nous établissons ensemble des objectifs de travail et la façon de les atteindre. Le travail est progressif et souvent je dois réaliser des exercices entre les séances pour m’entrainer à ce qui m’a été montré en séance.

Donc, si j’ai des difficultés à parler, le thérapeute me soutiendra en me posant des questions et en m’expliquant les mécanismes en jeu.

Ici, l’objectif est d’apprendre à fonctionner autrement, à dépasser ses difficultés, à développer de nouvelles habiletés.

Vous pouvez trouver des informations sur le site de référence: l’AFTCC

Les TCC sont recommandées dans le traitement de:

  • La dépression
  • Les troubles anxieux (crise d’angoisse, attaque de panique, agoraphobie, TAG, doutes etc.)
  • Les phobies, la phobie sociale (timidité, peur des autres)
  • Le stress
  • La souffrance au travail, burn-out
  • Les difficultés sexuelles

Toutefois, parfois les TCC atteignent leurs limites dans le traitement de la personnalité par exemple.

La thérapie des schémas

La thérapie des schémas est une thérapie émotionnelle. Elle repose sur les mêmes principes que les TCC. Elle permet de travailler sur des blessures profondes de l’enfance, sur la répétition des scénarios de vie. Le thérapeute est très présent, il explique, guide, soutient et participe au reparentage partiel du patient.

Indications de la thérapie des schémas

  • Les troubles de la personnalité
  • La dépression « chronique »: rechutes dépressives à répétition
  • L’anxiété
  • Les blessures de l’enfance
  • La répétitions de certains scénorios de vie, erreurs ou choix
  • Les difficultés relationnelles

L’EMDR

La thérapie EMDR permet de travailler sur des traumatismes, des blocages, des difficultés que l’on ne parvient pas à dépasser. Ce type de thérapie est émotionnel. C’est-à-dire qu’au cours de la thérapie notre ressenti va changer. L’objectif ici, n’est pas tant d’analyser ce qui se passe, que de se libérer de ses souffrances, se libérer du poids de son passé parfois.

L’association de référence est : EMDR France

Indications de la thérapie EMDR

  • Les traumatismes
  • Les souvenirs perturbants
  • Les cauchemars
  • L’anxiété, les attaques de panique
  • Les phobies
  • Les douleurs chroniques
  • Le deuil
  • Les problèmes de somatisation

Conseil n°3 pour choisir son « psy »: Faire confiance à son ressenti lors des premières consultations

Faire confiance à son ressenti lors des premiers rdv est important. Chaque « psy » est unique. Chaque « psy » a un style, une attitude, une personnalité… et il a été prouvé que cela influence autant, si ce n’est plus, les résultats thérapeutiques, que la thérapie elle-même.

Vous sentez-vous: écouté? regardé? entendu? compris? Le thérapeute cherche t-il à vous comprendre, à vous mettre à l’aise?… Cela est essentiel pour choisir son « psy ».

Un lien de confiance va devoir s’établir entre vous deux. Aussi il est important que vous vous sentiez à l’aise. Le lien de confiance va se tisser au cours des séances, il est rarement là d’emblée. Cependant, ce lien de confiance ne pourra pas s’établir si vous ne vous ne vous sentez pas à l’aise, écouté, compris, accepté, non jugé.

Lors des premiers rdv, ou même lors de la prise de rdv par téléphone, vous avez le droit de poser des questions à votre interlocuteur, sur sa formation, ses diplômes, sur les thérapies qu’il pratique, sur le prix des consultations, sur la façon dont il assure sa formation continue (supervision, séminaires d’approfondissement, accréditation…). Ce ne sont, normalement pas, des questions choquantes pour un « psy ». Il devra être à même de vous répondre simplement et sans gêne.

La thérapie EMDR

Retraitement des informations obtenu par la stimulation des yeux

La thérapie EMDR qu’est-ce que c’est?

La thérapie EMDR est fondée sur des bases scientifiques et neurobiologiques. En 1987, Francine SHAPIRO, psychologue américaine et membre du Research Institude de Palo Alto, a découvert cette approche psychothérapeutique.

A l’origine, on utilisait la thérapie EMDR pour traiter les personnes traumatisées. Les choses ont beaucoup évoluées et la thérapie EMDR est  aujourd’hui, une thérapie émotionnelle très efficace également dans le traitement de l’anxiété, de la dépression, de la confiance en soi…

Le principe de base de la thérapie EMDR est le retraitement de l’information. Le thérapeute stimule ce retraitement de l’information par les mouvements oculaires.

Le terme EMDR signifie en français: intégration neuro-émotionnelle par le traitement adaptatif de l’information.

L’acronyme EMDR signifie en français: thérapie de désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires.

Quelles sont les indications de la thérapie EMDR?

  • Les traumatismes et les souvenirs perturbants. Cela peut advenir après un attentat, une agression, un braquage, le décès d’un proche, dans un contexte de harcèlement moral, de maltraitance, après la perte de son emploi, un divorce, des humiliations à l’école…
  • Les cauchemars
  • Les flashs de la situation
  • Les douleurs
  • Le deuil
  • L’anxiété
  • La dépression
  • Les phobies
  • Les attaques de panique
  • Les problèmes de somatisation
  • Le manque d’estime de soi
  • Le manque de confiance en soi

Par ailleurs, la thérapie EMDR permet également de travailler sur les croyances négatives, les croyances limitantes que l’on peut avoir sur soi-même.

La thérapie EMDR, comment ça marche?

Le principe de base est la stimulation bilatérale alternée. On active ce type de stimulation par:

  • Le mouvement des yeux (suivre les doigts du thérapeute ou un signal lumineux)
  • Le tapotement des genoux par le thérapeute (taping)
  • Des vibrations dans les mains à l’aide d’un petit appareil

La stimulation bilatérale (le plus souvent par les mouvements oculaires) permet d’activer le système de traitement de l’informationAinsi, les réseaux de mémoire dysfonctionnels peuvent ainsi être travaillés. La relance du traitement des informations va permettre de couper le lien entre le souvenir de l’expérience et l’émotion négative qui y est associée. C’est une nouvelle programmation de l’information, moins chargée émotionnellement.

Pour mieux comprendre la thérapie EMDR

Il existe en chacun de nous un processus naturel de guérison des traumatismes. Notre corps dispose de la capacité de réparer les blessures, à condition qu’elles ne soient pas trop importantes. Et bien, il en est de même pour le mental. Lorsque nous vivons un moment difficile, notre mental va « digérer » les événements pour nous permettre de continuer à fonctionner. Seulement, lorsque la « blessure », la perturbation, ou la difficulté est trop importante, le processus naturel de traitement de l’information est comme débordé. Le système se bloque. C’est ce qui peut se  passer, lors d’un attentat, d’une agression, d’une humiliation, d’un deuil…

Il est à noter que, chaque événement traumatique, mais aussi, douloureux, laisse une trace dans notre psychisme, ainsi que notre corps. Et ce, sous la forme d’un réseau de mémoire « dysfonctionnel ». Les réseaux de mémoire se réactivent à notre insu, dans différentes situations, sans que nous puissions faire une  lien direct. Et là nous sommes alors comme « activé ».

Le mécanisme naturel de guérison des traumatismes, repose sur le retraitement des informations dysfonctionnelles, au moyen d’une simulation bilatérale alternée. L’EMDR via la stimulation bilatérale alternée, permet d’activer le système de traitement de l’information. Les réseaux de mémoires dysfonctionnelles peuvent ainsi être travaillés. Dans la thérapie EMDR on parle de désensibilisation.

On ne changera pas les faits, ce qui s’est produit s’est produit. Mais on obtient une modification progressive des traces émotionnelles laissées par certains évènements. Ainsi, notre regard, notre ressenti concernant ces événements changent et par conséquent, la souffrance diminue.

« On ne peut ni changer, ni effacer le passé, mais on peut définitivement ne plus en souffrir. »

Jacques Roques, Guérir avec l’EMDR

Pourquoi parler n’est pas suffisant pour aller mieux?

Non seulement parler d’un traumatisme psychique n’aide pas à se sentir mieux, mais aggrave la situation. En racontant l’événement traumatique, la personne est replongée dans la situation. Cela lui fait revivre le traumatisme et donc réactive un état émotionnel très fort, sans que cela ne permette un retraitement des informations.

Parler du traumatisme n’est pas traiter le traumatisme. Le traumatisme est autant neurobiologique que psychologique. Les mécanismes en jeu sont inconscients, c’est pourquoi la verbalisation n’est pas appropriée. On ne peut pas parler de ce qui n’est pas conscient. La personne ne trouve pas les mots pour dire ce qu’elle vit. C’est de l’ordre du ressenti, du biologique et non de l’ordre du langage. La thérapie EMDR est émotionnelle, c’est pourquoi elle est particulièrement efficace ici.

Pour en savoir plus sur l’EMDR

Certains événements laissent un impact traumatique. Les traces de ces événements sont stockées dans des réseaux de mémoire. La stimulation bilatérale va permettre aux informations bloquées, de circuler à nouveau. C’est un processus similaire à ce qui se passe dans la phase paradoxale du sommeil (nous bougeons d’ailleurs les yeux de la même façon), les souvenirs sont retravaillés, les informations s’intègrent et perdent peu à peu leur effet de nuisance.

Le fait de bouger les yeux en même temps que l’on fait revenir le souvenir de l’événement, traumatique ou perturbant, permet de maintenir une distance avec l’événement.

Ce n’est pas le souvenir de l’événement qui change, mais son impact émotionnel. On ne changera pas les faits, ce qui s’est produit s’est produit. En revanche, avec la thérapie EMDR on obtient une modification progressive des traces émotionnelles laissées par certains événements. Ainsi, notre regard mais aussi notre ressenti concernant ces événements changent et par conséquent, la souffrance diminue.